Première Taxe foncière

Ramel crée l’impôt sur les portes et fenêtres le 24 novembre 1798

Dominique Ramel, dit Ramel de Nogaret, député de l’Aude et ministre des Finances du Directoire, remet à plat le système fiscal hérité de la Révolution.

Après la « banqueroute des deux tiers », il instaure le 24 novembre 1798 un nouvel impôt sur les portes et fenêtres, qui a l’avantage de pouvoir être établi depuis la rue par les agents du fisc sans contestation possible. Il fait référence à un précédent britannique et mieux encore à l’ostiarum, un impôt créé par Jules César !
Croyant à une mesure temporaire, le gouvernement français réhabilite à cette occasion le nom ancien d’impôt au lieu du nom plus convenable de « contribution » introduit par l’Assemblée Constituante dix ans plus tôt. Dans les faits, le nouvel impôt ne sera aboli que par le Cartel des gauches, en 1926.
Très impopulaire en France comme en Angleterre et dans les pays européens où les armées révolutionnaires vont l’introduire, l’impôt sur les portes et fenêtres a pour effet de réduire le nombre d’ouvertures dans les habitations, au détriment de la santé publique. À Londres, une hausse de cet impôt en 1820 a pour conséquence le développement du rachitisme, aussitôt qualifié de « mal anglais ». Autre conséquence dommageable : les fenêtres à meneaux héritées de la Renaissance sont détruites en masse car, pour les agents du fisc, elles équivalent à quatre fenêtres !

Quiz pour rire

Quiz pour rire un peu, emprunté à Isabelle Grégor d’Hérodote  » les tribulations des femmes à travers l’Histoire« 
Bonne réponse donnée à la demande   🙂
1 – Au début du christianisme, on dit que la femme est « la porte du diable », c’est-à-dire :

 elle est la reine des courants d’air
 elle est une alliée fidèle du diable
 elle laisse entrer toutes les médisances dans la maison

2 – Pour les Pères de l’Eglise, l’idéal reste la virginité, même si on reconnaît le bienfait du mariage :

 il rend plus simples les réunions de famille
 il permet de perpétuer l’espèce
 il évite de multiplier les maisons individuelles

3 – Les Germains, à l’époque, avaient une coutume étonnante :

 ils se contentaient d’une seule épouse
 ils ne se mariaient qu’avec des veuves
 ils faisaient semblant d’enlever leurs futures épouses

4 – Charlemagne s’inquiétait pour ses filles. Il leur a donc donné :

 le conseil de ne jamais se marier
 une très bonne instruction
 des maris très benêts

5 – La fin’amor part du principe que, pour conquérir une femme, il faut :

 se montrer rusé comme un renard
 user de séduction comme un preux chevalier
 faire preuve de violence comme un soudard

6 – Pour la femme du XIIe siècle, la vie se fait plus douce. En effet,

 les mœurs deviennent particulièrement libres
 on a enfin inventé la casserole
 elles sont débarrassées de leurs maris, partis en croisade

7 – Une des premières femmes politiques est :

 Mathilde de Toscane, qui a accueilli le pape en détresse chez elle
 Mathilde de Bayeux, qui a brodé une bande dessinée à la gloire de son mari Guillaume
 Mathilde de Brel, qui est retournée au combat

8 – Dans le nord de l’Europe, les femmes pouvaient faire le choix du béguinage, c’est-à-dire :

 passer d’une amourette à un autre
 s’installer dans une communauté où elles bénéficiaient d’une certaine indépendance
 changer d’identité et tout recommencer à zéro

9 – Les monastères féminins sont généralement liés à des monastères masculin :

 pour partager les légumes
 pour plus d’harmonie dans les chorales
 pour des raisons de sécurité

10 – Au IXe siècle, on légifère pour éviter les consanguinités. Certains souverains en profitent :

 pour mettre madame dehors
 pour refuser la main d’une cousine fort laide
 pour couper des branches à leur arbre généalogique

11 – Aliénor d’Aquitaine aimait rassembler des cercles poétiques dont l’un des thèmes était :

 la femme doit-elle laver les chausses de son époux ?
 l’amour est-il compatible avec le mariage ?
 la séparation intervient-elle toujours après sept ans de réflexion ?

Triste anniversaire

26 décembre 1801

Lord Elgin démonte le Parthénon

Le 26 décembre 1801 commence le démontage du Parthénon. Le responsable est un général et diplomate écossais de 35 ans, Thomas Bruce, septième comte d’Elgin.

Un premier navire, la frégate britannique Mentor, quitte le port grec du Pirée pour Londres avec à son bord de nombreux bas-reliefs enlevés au célèbre temple de l’Acropole…

On peut aujourd’hui contempler les « marbres Elgin », hélas mutilés et encagés, sous les voûtes sombres du British Museum… Mais les Grecs ne perdent pas espoir de les voir prendre place dans l’écrin de verre du musée de l’Acropole, construit par Bernard Tschumi au pied de la colline sacrée et inauguré le 20 juin 2009.

Attestation de 1720

Autorisation de sortie dérogatoire datant de 1720

Reprise d’un tweet de Jérémie Ferrer-Bartomeu

Ressemblant aux certificats de déplacement mis en place en 2020, ce papier présente une partie imprimée, tandis que les informations personnelles ont été complétées de façon manuscrite. A sa publication, il fait le tour du monde et est partagé sur des sites Italiens, Chinois, ou encore Arabe.

L’archive autorise un certain Alexandre Coulomb à quitter son village de Remoulins, dans le Gard où il n’y a « aucun soupçon de Mal Contagieux », pour se rendre à Blauzac, ville voisine. « Au XVIIIe siècle, on circule peu et l’on se méfie de l’étranger, surtout en période d’épidémie », raconte Jérémie Ferrer-Bartomeu. Or, en 1720, un nouvel épisode de peste, qui fera plus de 100 000 morts, ravage la population. Face à cette maladie endémique, les risques de contagion sont nombreux, et la médecine ne permet pas de soigner les malades.

« Avec ce papier, on déclare que la ville d’où vient cet homme n’est pas infectée par la maladie plus que l’homme lui-même », poursuit l’enseignant-chercheur. Il précise que l’usage de ces laissez-passer n’était toutefois pas généralisé et restait assez exceptionnel, dans le cadre de missions, et pour que le roi puisse mieux surveiller sa population dans un contexte de répression.

Le certificat indique par ailleurs qu’Alexandre Coulomb est âgé de « vingt-huit ans », est de « taille médiocre » (moyenne) et possède des « cheveux châtains ». Une manière, selon Jérémie Ferrer-Bastomeu, de pouvoir identifier les voyageurs, alors que les papiers d’identité n’existaient pas encore.

Emmanuel Lorient, le gérant de la librairie qui vendait l’archive, confie aujourd’hui ne « plus se souvenir de la provenance de ce certificat », comme il possède « plusieurs milliers de documents ». Après le message de l’enseignant-chercheur sur Twitter, l’attestation de déplacement, mise en vente en février 2019 sans grand succès, a attiré de nombreux acheteurs et a finalement été vendue pour 500 euros à une Bretonne.

 

 

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  • Des documents parodiques

Une seconde attestation qui circule beaucoup sur Facebook est en revanche un montage parti d’une blague.

 

Cette attestation de déplacement dérogatoire parodique a parfois été prise au premier degré.DR

Le 2 novembre, un internaute publie dans un groupe Facebook de parodies relatives à Napoléon Ier, « Neurchi de Napoléon Bonaparte », une fausse attestation de déplacement, censée imiter le style de l’époque.

Le faux document permettrait d’effectuer des achats de première nécessité comme du « vin » ou de la « gnôle », et autoriserait à se déplacer afin, par exemple, d’être conduit « à la guillotine ». « N’oubliez point votre document sinon c’est 25 francs-germinal d’amende », accompagne en légende le montage.

Au sein du groupe, cette publication amuse beaucoup. Mais elle est rapidement partagée ailleurs, sur d’autres pages Facebook ainsi que sur LinkedIn ou Twitter. Et de nombreux internautes prennent la publication au premier degré, la confondant avec de vrais documents de l’époque. Informé que sa photo circule désormais de façon virale, le créateur affirme en commentaire regretter d’avoir créé cette affiche, ne pensant pas que des gens pourraient y croire.

Si « cette parodie » reprend des éléments véridiques, plusieurs incohérences historiques sont identifiables. « On parle de Napoléon Ier alors que la couronne et l’aigle (présents sur le faux document) datent de Napoléon III », analyse Jérémie Ferrer-Bartomeu. « Les cases à cocher n’existaient pas non plus », poursuit l’enseignant avant de rappeler qu’au XIXe siècle, la peste avait disparu, et que c’était alors le choléra et la tuberculose qui décimaient la population.

D’autres attestations parodiques ont également fleuri sur Twitter depuis le reconfinement pour amuser les internautes. Au grand dam des historiens.

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Anniversaire suisse

15 novembre 1315

Victoire des Trois Cantons à Morgarten

 

Le 15 novembre 1315, à Morgarten, au sud de Zurich, les montagnards des Trois Cantons (Uri, Schwyz et le demi-canton de Nidwald) repoussent les troupes du duc Léopold d’Autriche, seigneur de Habsbourg.

C’est l’une des rares fois, au Moyen Âge, où des communautés paysannes réussissent à s’émanciper de leur suzerain féodal. Dans le reste de l’Europe, les révoltes paysannes débouchent sur des jacqueries sans issue.

Gabriel Vital-Durand

Bataille de Morgarten, 15 novembre 1315 - Grande chronique des guerres de Bourgogne, Diebold Schilling le Vieux,  XVe siècle

Indépendance confirmée

Par le mythique serment de Rütli, les trois cantons à l’origine de la Suisse actuelle se sont promis assistance mutuelle face aux exactions de leur voisin et seigneur Rodolphe Ier de Habsbourg.

Pour échapper à son emprise, les Suisses se rapprochent du duc Louis IV de Bavière. Mécontent, Léopold Ier d’Autriche, successeur de Rodolphe Ier, envoie une armée de 4000 hommes les mater. Malheureusement pour lui, son attaque ne reste pas secrète et les montagnards préparent une embuscade dans les règles de l’art au niveau du lac d’Ageri et du passage de Morgarten.

En vue de surprendre les paysans suisses, l’armée habsbourgeoise progresse de nuit sur un chemin étroit, pris entre le lac et des falaises. C’est là qu’elle est attendue : les montagnards piègent l’armée puis la détruisent posément avec force pierres, troncs d’arbres et coups de piques. Beaucoup de chevaliers périssent noyés dans le lac.

La noblesse guerrière de l’époque est choquée de ce qu’il n’est fait aucun prisonnier. Les paysans suisses préfèrent en effet détrousser l’ennemi (mort ou assommé) plutôt que de s’embarrasser d’otage et d’en réclamer rançon.

Cette victoire improbable de Morgarten va renforcer la cohésion des cantons et leur rallier les cantons environnants, surtout les villes de Zurich, Bâle et Berne. Ces communes libres, bien que bourgeoises, vont dès lors faire front commun avec les paysans contre les prétentions des Habsbourg.

Bataille de Morgarten, chronique de Tschachtlan, XVe siècle (Bibliothèque centrale de Zurich)

Redoutable infanterie

Un siècle plus tard, à la fin du XVe siècle, les Suisses confédérés affrontent cette fois le duc de Bourgogne Charles le Téméraire, désireux de reconstituer à son profit l’ancienne Lotharingie de l’époque carolingienne. Ces paysans austères se révèleront alors comme les soldats les plus redoutables d’Europe, capables d’en remontrer aux plus puissants chevaliers de la noblesse.

Quelques jours suffisent aux cantons pour lever plusieurs dizaines de milliers de fantassins.

Dès que la consigne leur en est donnée, les Confédérés quittent sans attendre leur ferme, prennent leurs longues piques et se mettent en ordre de marche. Au moment de l’attaque, ils marchent lentement en rangs serrés face à l’ennemi, tel un « hérisson géant ».

Tandis que les trompes de montagne terrorisent l’ennemi par leurs sonorités tonitruantes, les Confédérés n’ont guère de mal à repousser les assauts des cavaliers grâce à leurs longues piques.

Une fois que les piquiers sont entrés en contact avec l’adversaire, c’est au tour des porteurs de hallebardes, haches et armes courtes d’entrer en action. Le corps à corps commence avant que les cavaliers ne mettent en déroute les derniers ennemis.

Alors que les armées féodales et les mercenaires des condottieri italiens s’efforcent de faire un maximum de prisonniers en vue d’en tirer de fructueuses rançons, les Confédérés n’ont pas ces scrupules. Ils préfèrent quant à eux tuer un maximum d’ennemis, y compris les prisonniers solvables, ce qui ajoute à l’effroi que sème leur approche.

Mais qu’on ne s’avise pas de les tromper sur la solde. « Les Suisses se battent bien, mais ne se paient pas de paroles ! » dit le maréchal de France Blaise de Montluc. Le roi de France Louis XII, n’ayant pas payé la solde promise à ses mercenaires suisses, eut à les affronter en Italie.

La réputation de l’infanterie suisse n’a été ternie que par sa défaite face au roi de France à Marignan. Il en est résulté en 1516 la conclusion d’une « Paix perpétuelle » entre les deux peuples qui valut aux rois de France d’employer à leur service de redoutables gardes suisses jusqu’à la Révolution française.

Louvois, ministre de Louis XIV, aurait dit à celui-ci : « Avec tout ce que lui ont coûté les Suisses, Votre Majesté aurait pu paver d’or une route de Versailles à Bâle. » À quoi aurait répliqué le lieutenant-général Pierre de Stupa : « Mais avec tout le sang que les Suisses ont versé au service de Votre Majesté, on aurait pu remplir un canal allant de Bâle à Versailles ! »

À la bataille de Rossbach, en 1757, pendant la guerre de Sept Ans, le roi de Prusse Frédéric II aurait demandé : « Quels sont donc ces murs de brique rouge que mon artillerie ne peut entamer ?  ». À quoi on lui répondit : « Sire, ce sont les Suisses ».

Extrait de Herodote, le media de l’Histoire  🙂