Vaccin par ARNm

Covid-19 : le généticien Axel Kahn critique la stratégie vaccinale

Sur Europe 1, Axel Kahn appelle à cibler les « personnes hésitantes » pour leur apporter « transparence » et « enthousiasme » à propos du vaccin.

Publié le  Le Point.fr

Génération Hydrogène

Best off de l’excellente rétrospective sur l’énergie hydrogène autour de la fondation « Air Liquide ».

“Génération Hydrogène” a été diffusé en ligne jeudi 10 décembre et a rassemblé plus de 10000 personnes pour parler de l’hydrogène autour de Benoît Potier, Président-Directeur Général, avec la participation de Bertrand Piccard, Initiateur et Président de la Fondation Solar Impulse, et de Philippe Croizon, aventurier, conférencier et auteur.
Pendant cet événement, Benoît Potier a pu répondre aux questions les plus posées par les internautes.

 

Peer-Review

Extrait de « Rédaction médicale et scientifique ».

Excellente analyse à laquelle je rajouterai un facteur de dissuasion interne pour ce qui me concernait: quelquefois, barrière de la compréhension de la langue et de ses « finesses », pour expertiser un article de haut niveau dans une langue pas suffisamment maitrisée ( l’expertise nécessite plus que d’écrire soi-même un article dans la même revue étrangère)

Motivations des chercheurs évaluant des articles avant publication (peer-review) : excellente analyse

Peer review

 

Peu de littérature concerne les motivations des chercheurs qui acceptent de consacrer du temps à l’analyse des manuscrits soumis aux revues, travail en général bénévole. Cette étude de portée (scoping review), sous l’égide d’Ana Marusic, est de bonne qualité, et montre que la recherche manque pour mieux répondre à cette question. L’article de 31 pages est très complet, avec de bons tableaux et figures… Publié en septembre 2020 dans Accountability & Research. Cette recherche fait partie du projet PEERE.

Recherche bien faite : Medline, WoS et Scopus avec mise à jour en juillet 2019 ; 5 250 articles identifiés, 382 lus et 11 inclus dans l’étude de portée ; méthodologie du Joanna Briggs Institute (JBI) que j’ai toujours trouvée excellente, bien que peu utilisée dans les sciences de la vie ; sélection des articles avec les grilles CACSS et CQR du JBI ; rédaction en respectant PRISMA pour les études de portée…  énorme travail de qualité. Il y a des bons tableaux avec les détails. Quels sont les motivations des relecteurs d’articles :

  • Facteurs incitatifs internes : obligations communautaires et réciprocité notifié par 8 des 11 articles ; occasion d’apprendre quelque chose de nouveau ; satisfaction, plaisir ; se tenir à jour ; contribution au contrôle qualité de la science ; prestige de la revue ;
  • Facteurs incitatifs externes : avancement dans la carrière ; être reconnu comme un expert ; construire une relation avec  les rédacteurs et les revues ;
  • Facteurs de dissuasion internes : manque de temps ; suggestions ignorées par les revues ; peer-review non valorisé ; être trop utilisé ;
  • Facteurs de dissuasion externes :mauvaise qualité des manuscrits ; peer-review insuffisamment valorisé ; comportement inapproprié des rédacteurs ; mauvaise réputation de la revue

Naccache

L. Naccache revisite Kant et Schopenhauer

« Croire que nous voyons la réalité telle qu’elle est est une illusion »  Le cerveau a, comme le cinéma, ses effets spéciaux.  Un essai du neuroscientifique Lionel Naccache nous dévoile ce « cinéma intérieur ». Propos recueillis par Yann Verdo @verdoyann

Extrait du journal « Les Echos » 

Depuis la parution du « Nouvel Inconscient » (Odile Jacob, 2006), le neurologue et chercheur en neurosciences cognitives Lionel Naccache défend la thèse selon laquelle notre vie intérieure est tissée de fictions, d’interprétations et de croyances. Son dernier essai, « Le Cinéma intérieur » (Odile Jacob, 2020), vient illustrer cette théorie à travers l’exemple de la perception visuelle : si vous pensez qu’il vous suffit d’ouvrir les yeux pour voir le monde extérieur tel qu’il est, ce livre n’a pas fini de vous surprendre. Pourquoi avoir choisi de parler de la perception visuelle comme d’un « cinéma intérieur » ? Ce qu’il y a de plus magique selon moi dans le cinéma – le vrai –, c’est que le film dont chaque spectateur fait subjectivement l’expérience, ce film en réalité ne lui a pas été montré, car il n’existe pas ! Ce qui lui a été montré, c’est une série d’images (par définition fixes) se succédant au rythme de 24 par seconde. On pourrait imaginer que le spectateur ait une sorte de perception saccadée, stroboscopique, de ce qui est projeté sur l’écran, mais ce n’est pas ce qui se passe : il voit un film continu, pas une série d’images discrètes (par opposition à continu). Comme s’il avait inventé l’infinité d’images venant s’intercaler dans l’intervalle de temps d’1/24 de seconde séparant deux images projetées. Cette transformation du discret en continu, c’est le mécanisme de base sur lequel repose le cinéma. Mais – et c’est la pierre angulaire de mon essai – le même mécanisme prévaut aussi en dehors des salles obscures, dans notre vie de tous les jours ! Comme la caméra, notre esprit/ cerveau échantillonne notre environnement visuel en une série d’images discrètes (non plus au rythme de 24 images par seconde, mais plutôt, en moyenne, de 13) et transforme cette série d’images discrètes en un film continu, conférant ainsi aux choses qui nous entourent leur mouvement apparent. La meilleure preuve en est donnée, en creux, par les personnes chez qui, à la suite par exemple d’un AVC ayant lésé la zone correspondante du cerveau, cette machine à transformer du discret en continu ne fonctionne plus. On dit de ces patients qu’ils souffrent d’« akinétopsie » : ils continuent de voir et d’identifier ce qu’ils voient, mais ne perçoivent plus le mouvement. C’était la situation de Mme L., une patiente historique dont le cas a été décrit en 1983 dans « Brain ». N’étant plus capable d’inventer les images entre les images, sa perception visuelle correspondait à une succession d’images fixes. Si elle traversait la rue, les voitures lui apparaissaient successivement à 20, 15, 10… mètres d’elle, sans qu’elle ait l’impression de les voir avancer. Notre cinéma intérieur a aussi ses effets spéciaux, dites-vous. Pouvez-vous en citer quelques-uns ? En effet, il y en a plein ! Outre cet effet spécial temporel qu’est la transformation du discret en continu, notre cinéma intérieur met en jeu quantité d’effets spéciaux de nature spatiale. Tous concourent au fait que ce que l’on perçoit sur l’écran de notre conscience n’est pas du tout le simple décalque cérébral de ce qui s’imprime sur notre rétine. Quelques exemples. Le premier concerne la couleur. Si notre perception de la couleur se limitait à ce que la rétine traite, nous ne devrions voir en couleur qu’au centre de notre champ visuel, tout le pourtour nous apparaîtrait avec des teintes très dégradées, presque en noir et blanc. Pourquoi ? Parce que les photorécepteurs sensibles à la couleur (les cônes) se trouvent pour l’essentiel au centre de la rétine, dans la fovéa, le reste de la rétine étant principalement tapissé de bâtonnets qui n’y sont pas sensibles. Or, ce n’est pas ce qui se passe : nous voyons en couleur partout. Mais cet « en couleur partout » résulte d’un processus de coloriage actif, par notre cerveau, de la scène visuelle. C’est un premier effet spécial : le Technicolor de notre cinéma intérieur. Deuxième effet spécial : le « filling-in ». A la périphérie de la rétine, il y a un trou par lequel passent les structures vasculaires et nerveuses. Si on ferme un œil, on devrait voir une tache aveugle correspondant à l’absence de photorécepteurs au niveau de ce trou. Or, une fois de plus, ce n’est pas ce qui se passe. Notre esprit/cerveau remplit cette tache aveugle en inventant littéralement le fragment visuel correspondant. Troisième effet spécial : la suppression saccadique. Chaque fois que nos yeux bougent (chaque fois qu’ils font une saccade oculaire, laquelle dure deux dixièmes de seconde), toute la scène visuelle est complètement chamboulée sur notre rétine. Mais elle ne l’est pas sur l’écran de notre conscience. Pourquoi ? Parce que notre esprit/cerveau opère des « cuts » au montage, il supprime littéralement les deux dixièmes de seconde correspondant à la saccade oculaire, afin de stabiliser l’image. Tous ces effets introduisent un décalage énorme entre la réalité et notre perception !… Il est vrai. Comme tous les mécanismes décrits plus haut – le coloriage actif, le « filling-in », la suppression saccadique, etc. – se font à notre insu, nous pensons naïvement que nous voyons la réalité telle qu’elle est. C’est la première illusion. Mais il en existe une seconde, beaucoup plus forte, que j’ai appelée l’illusion de complétude visuelle : quand nous avons les yeux ouverts sur le monde, nous pensons voir tout ce qu’il y a devant nous, or c’est faux. Les lecteurs ont peut-être entendu parler de la célèbre vidéo de Christopher Chabris et Dan Simons dans laquelle deux équipes de baskets se font des passes tandis qu’un homme déguisé en gorille traverse le terrain de jeu : si l’on a préalablement demandé aux spectateurs de compter les passes, leur attention est tellement focalisée que, dans une large majorité des cas, ils ne voient tout simplement pas le faux gorille ! Que nous enseignent ces illusions ? Qu’entre le monde extérieur et la perception que nous en avons s’intercale toujours une couche de fictions activement élaborées par notre esprit/cerveau, et cela en permanence. L’essence de ces fictions n’est pas d’être incorrectes (de ne correspondre à rien de réel), mais, indépendamment de leur caractère correct ou non, de faire sens pour nous, de nous permettre d’interpréter le monde qui nous entoure. Dans la vie de tous les jours, nos fictions sont tellement bien contraintes par la réalité extérieure qu’on perd de vue leur caractère fictionnel. Mais elles n’en demeurent pas moins des fictions, au sens où il s’agit d’interprétations subjectives, que ces interprétations soient correctes ou pas. Ce que vous venez de nous dire de la perception visuelle ne s’applique-t-elle qu’à elle ? Absolument pas ! La même machinerie mentale et cérébrale est à l’œuvre dans d’autres fonctions que la perception : dans l’imagination, dans le rêve, dans l’hallucination et même dans ce vaste pan de la mémoire qu’on appelle la mémoire épisodique (celle des événements vécus par nous). C’est ce que j’appelle « la grande famille du cinéma intérieur ». De même que la physique a unifié l’électricité et le magnétisme, la matière et l’énergie, etc., les neurosciences cognitives ont peu à peu permis d’unifier tous ces contenus de notre vie mentale qui en forment la couche la plus riche, celle de plus haut niveau, qui culmine dans notre conscience. A propos de la conscience, elle-même serait constituée d’une succession d’états discrets perçue comme un flux mental continu. On a peine à le croire ! Et pourtant cela semble bien être le cas, plusieurs expériences le prouvent ! Cette découverte récente, à laquelle notre équipe a contribué, constituait même mon point de départ quand j’ai entrepris d’écrire ce livre. Dans un texte datant de 1890, le grand psychologue américain William James en avait déjà eu l’intuition puisqu’il y comparait la conscience à la vie d’un oiseau « made of an alternation of flights and perchings ». Nous introspectons notre conscience comme un flux continu, mais nous avons de bonnes raisons de penser que cette apparence de continuité cache en fait une succession d’états discrets : notre conscience sauterait d’un état à un autre, deux à trois fois par seconde. Il se pourrait même que, lorsque nous pensons être pleinement éveillés et conscients, nous passions alternativement par des états de conscience (avec l’enchaînement d’états discrets que je viens d’évoquer) et des états de non-conscience, qui pourraient durer quelques secondes. Le tout ne nous en apparaîtrait pas moins comme un état continu de conscience, les phases de non-conscience étant effacées ou remplies par un mécanisme analogue au « filling-in » précédemment évoqué à propos de la tache aveugle. C’est une hypothèse que j’ai avancée en 2018. D’où ce détournement que je propose de la citation de William James : notre flux de conscience serait une alternance « of (unconscious) flights and (conscious) perchings ».

Spray anti covid

Article du journal Les Echos

Vitrobio concocte un spray nasal qui protège de la maladie Covid-19

La solution Covispray mise au point par le laboratoire Vitrobio, localisé à Issoire 😉  dans le Puy-de-Dôme, consiste à installer une barrière protectrice dans la cavité nasale contre les attaques du système immunitaire par le virus SARS-CoV-2 responsable de la maladie Covid-19.

Chercheur d'origine indienne, Ravi Shrivastava montre le Covispray développé par son laboratoire Vitrobio.

Chercheur d’origine indienne, Ravi Shrivastava montre le Covispray développé par son laboratoire Vitrobio. (Vitrobio)
Publié le 23 oct. 2020 à 7:40

Partant du constat que « près de 90 % des cas de Covid-19 résultent de l’entrée du virus dans la cavité nasale, où il commence à attaquer les cellules de la muqueuse », Ravi Shrivastava a orienté, depuis février, les recherches de son laboratoire vers une solution préventive et curative pulvérisable pendant la phase initiale d’infection. Vitrobio a déjà mis au point des dispositifs médicaux commercialisés par de grands laboratoires français pour le traitement de la rhinosinusite et des maux de gorge d’origine virale. Il affirme que « des tests menés par l’université de Toulouse et le laboratoire francilien tebu-bio ont validé l’efficacité de la solution Covispray », qui nettoie la muqueuse nasale et bloque l’inflammation qui s’y développe.

Le chercheur d’origine indienne, dont le laboratoire est installé depuis vingt-cinq ans dans la région clermontoise, préconise de pulvériser une solution filmogène osmotique à base de glycérol, contenant deux agents gélifiants et plusieurs polymères spécifiques à double action. Parmi ces derniers, figurent des tannins végétaux utilisés en tannerie pour bloquer les protéines de la peau, afin de la transformer en cuir.

S’adosser à un industriel français

L’action de nettoyage de la muqueuse et de blocage de l’inflammation ainsi permise est efficace pendant une durée de 4 à 6 heures. « La cascade inflammatoire systémique et le stress immunitaire sont réduits, évitant ainsi le burn-out qui conduit au dysfonctionnement du système respiratoire », explique le dirigeant de Vitrobio. Le processus se déroulant dans le « film », sans interaction avec les cellules de la muqueuse nasale, Covispray, qui agit de la même façon qu’un masque en tissu, est enregistré comme dispositif médical de classe 1 en Europe.

Avec le concours de prestataires de remplissage de ses flacons de spray nasal de 15 millilitres, Ravi Shrivastava table sur une production de deux millions d’unités par mois. Actuellement « en négociation avec plusieurs grands laboratoires pour en assurer la distribution dans un grand nombre de pays », il nourrit l’espoir d’adosser sa société, qui réalise 6 millions d’euros de chiffre d’affaires, à un industriel français.

Vitrobio

Date de création : 1994

Président : Ravi Shrivastava

Chiffre d’affaires : 6 millions d’euros

Effectif : 25 personnes

Secteur : pharmacie

Du confinement

Autopsie du précédent confinement

Dr Nicole et Gérard Delépine  rédigé le 29 octobre 2020 à 11h20
Article paru dans le journal Alternative Santénº 83 

Alors que s’initie un nouveau confinement total, Nicole et Gérard Delépine reviennent sur le bilan du dernier confinement (17 mars – 11 mai 2020) et contestent vivement l’idée répandue selon laquelle cette décision politique liberticide aurait globalement « limité la mortalité ».

« Il est temps d’évaluer objectivement les résultats du précédent confinement forcé à domicile en se basant sur les faits observés. L’étude de la progression initiale de l’épidémie ne montre aucune preuve de discontinuité dans le taux de croissance, le temps de doublement et les tendances des nombres de contaminations avant et après instauration du confinement (1). Une comparaison montre que les pays voisins ayant appliqué des mesures de distanciation sociale moins restrictives ont connu une évolution temporelle en termes de contamination très similaire. Ce confinement aveugle n’a pas non plus raccourci la durée de l’épidémie, avec des courbes similaires de décroissance dans les tous les pays européens proches de la France, sans aucun avantage, ni en précocité, ni en rapidité.

 

La comparaison de la propagation de l’épidémie en Belgique (confinée strictement) et aux Pays-Bas (non confinés) suggère même que le confinement pourrait avoir accéléré les contaminations. Avant le confinement, la prévalence de l’infection était semblable dans les deux pays ; dix jours après le confinement le nombre de contaminations quotidien a fortement augmenté en Belgique alors qu’il continuait à croître doucement aux Pays-Bas avant de se stabiliser à près de la moitié des chiffres observés en Belgique.

Selon les données de l’OMS publiées le 10 juin (Situation report 141), la mortalité par le Covid-19 a été nettement plus élevée dans les pays qui ont confiné brutalement comme le nôtre (Espagne, Belgique, Italie) que dans les pays qui ont considéré leurs citoyens comme des adultes, en leur donnant de simples conseils (Allemagne,Japon, Corée, Singapour) :

Les raisons de l’échec patent du confinement aveugle ont été largement précisées dans nos chroniques. Elles résultent essentiellement de la non-séparation des infectés et des personnes saines favorisant ainsi la contamination de ces dernières et du retard ou de l’absence de protection des personnes charnières (soignants, policiers, salariés et usagers des transports publics) au moment de l’essor de l’épidémie.

Le confinement a été aussi responsable d’un surplus important de mortalité des patients non Covid

Pour faire le bilan réel du confinement, il faut aussi prendre en compte ses complications psychiques et sociétales, l’impact de la crise économique et les mortalités collatérales. Le plan blanc, réservant la quasi-totalité des moyens d’hospitalisation au Covid-19 a ainsi sacrifié d’autres malades dont la prise en charge a été dramatiquement retardée. En région parisienne, une étude de l’Inserm (2) montre que le nombre d’arrêts cardiaques a doublé pendant le confinement, et que la survie de ces patients a été divisée par deux par rapport aux chiffres habituels. Compte tenu de la moyenne d’environ 50000 arrêts cardiaques observés en France par an (3) on peut estimer à plus de 1200 le nombre de victimes d’arrêts cardiaques supplémentaires induits par le confinement

Quant aux cancéreux, ils ont souffert d’arrêt, de retard ou de modifications préjudiciables de traitements, et de retard de diagnostic avec des impacts prévisibles sur leur mortalité (4). Durant les presque trois mois d’activité du plan blanc, c’est près de 90000 nouveaux cancers qui auraient dû être diagnostiqués. « Durant ces deux [premiers] mois, le nombre de cancers diagnostiqués a été divisé par deux » , explique le professeur Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer. Clare Turnbull de l’Institut de recherche sur le cancer de Londres estime que « la survie à six mois pourrait être diminuée de 30% par un retard même modeste » de prise en charge chirurgicale pour certains cancers agressifs (vessie, poumon, estomac) (4). En France le cancer atteint chaque année environ 350000 personnes. Les conséquences du confinement sur leur prise en charge risquent de rajouter plusieurs dizaines de milliers de décès par cancer aux 150000 observés en année normale.

Sans compter les malades chroniques (11 millions en France) dont les traitements ont été retardés ou interrompus : accidents vasculaires cérébraux, maladies neurologiques, pulmonaires, endocriniennes, infectieuses, rhumatologiques…

Prétendre que le confinement aurait limité la mortalité ne se base donc pas sur des faits observés, mais uniquement sur la croyance en des prédictions et simulations erronées. Alors que s’instauré le 30 octobre un nouveau confinement, il est grand temps de faire le bilan réel de ce type de décisions politiques.

Nicole Delépine est pédiatre et oncologue, Gérard Delépine est chirurgien, cancérologue et statisticien. Ils sont auteurs du livre Autopsie d’un confinement aveugle, Fauves Éditions, 2020.

Références

(1). Thomas AJ Meunier « Les politiques de verrouillage total dans les pays d’Europe occidentale n’ont pas d’impact évident sur l’épidémie de COVID-19« . MedXriv

(2). E Marijon et al « Out-of-Hospital Cardiac Arrest During the Covid-19 Pandemic in Paris, France: A Population-Based, Observational Study » Lancet Public Health 2020 27 may

(3). « Epidemiology of out-of-hospital cardiac arrest: a French national incidence and mid-term survival rate study », 21 avril 2018. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2352556818300687

(4). Victoria Ward, The Telegraph 20 May 2020

corona, transmission par de jeunes enfants

Le Monde 11 octobre 2020

Covid-19 : cas groupés dans une crèche en Pologne

Des épidémiologistes polonais rapportent la survenue de nombreux cas groupés d’infection au SARS-CoV-2 au sein d’une crèche. Ces résultats, publiés le 9 octobre 2020 dans la revue en ligne Emerging Infectious Diseases, semblent indiquer que des enfants d’un ou deux ans pourraient transmettre le coronavirus.

Cette crèche a réouvert le 18 mai 2020 après la période de confinement national. En moyenne, 25 enfants y sont accueillis. Les bambins y passent huit heures par jour. Ils sont répartis en trois groupes dont chacun est pris en charge par deux adultes. Aucun enfant ou membre du personnel ne se déplace d’une salle à l’autre. Les employés de la crèche portent le masque en présence des enfants. Les parents ne sont pas admis à l’intérieur de l’établissement lorsqu’ils viennent récupérer les enfants. Les contacts des parents avec les employés de la crèche durent moins de quinze minutes. Les parents des bambins ne se croisent pas. C’est du moins ce qui a été rapporté aux épidémiologistes par le personnel de la crèche.

Le 31 mai, deux semaines après la réouverture de la crèche, une employée déclare qu’une personne de sa famille est infectée par le SARS-CoV-2 et présente des symptômes. Il est alors décidé de fermer la crèche. Le 4 juin, le test PCR réalisé sur cette employée revient positif pour le SARS-CoV-2. Il est alors décidé de tester l’ensemble du personnel de la crèche, les enfants et les membres de leurs familles, soit 104 personnes (auxquelles s’ajoutent le patient index et le cas contact familial).

Il ressort que quatre employés, trois de leurs enfants, huit bambins de la crèche, trois de leurs frères et sœurs, huit parents et un grand-parent, sont positifs pour le coronavirus. La plupart de ces personnes, testées le même jour, sont asymptomatiques.

Manipulations

C’est rare qu’une revue scientifique d’un pays développé soit soumise à un visa du pouvoir politique. Est-ce le cas aux Etats-Unis avec l’administration Trump et COVID-19 ?

Un cri d’alarme est lancé par trois anciens rédacteurs de MMWR (Morbidity and Mortality Weekly Report) publié par les CDC (Centers for Disease Control and Prevention). Ils disent bien qu’ils n’ont pas de preuves, mais ils ont observé des comportements rapportés par des médias. S’ils expriment dans le JAMA du 22 septembre avec prudence, ce n’est pas anodin. Le MMWR a bientôt 60 ans, et c’est une publication de forte notoriété en épidémiologie et santé publique, avec un facteur d’impact de plus de 13.

Voici le début de ce viewpoint : Depuis le 11 septembre, des sources ont rapporté que des personnels du Département américain du ministère de la santé (HHS pour Health and Human Services) ont demandé de relire et réviser des rapports scientifiques sur la COVID-19 à publier dans MMWR. Il semblerait que ces relectures aient déjà retardé des publications et apportés de changements de langage de certains rapports. Il n’y a pas de faits précis dans ce viewpoint, mais prendre ainsi la parole est courageux. Ces observations sont cohérentes avec d’autres rumeurs sur la COVID-19, en citant un autre article du JAMA.

La manipulation de revues scientifiques par des pouvoirs autoritaires existe encore !