Réalisée entre juin 2020 et février 2021 sous l’égide du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC, Stockholm, Suède), une étude a analysé les données des cas Covid-19 liés à des « variants préoccupants » (Variants Of Concern ou VOC), en l’occurrence aux variants anglais B.1.1.7, sud-africain B.1.351 et brésilien P.1.
En résumé, cette étude indique un risque accru d’être hospitalisé ou admis en réanimation en cas d’infection par un variant SARS-CoV-2 anglais, sud-africain ou brésilien, et ce même chez des patients d’âge moyen. Selon les auteurs, ce résultat montre « la nécessité de se faire vacciner rapidement et de respecter les gestes et les mesures barrières afin de réduire la propagation du virus et prévenir les formes sévères de la maladie ». Et d’ajouter qu’« il importe de renforcer le séquençage génomique et le contact-tracing, en particulier en cas d’infection par un VOC ».
Concernant le variant P.1, une étude américaine publiée en ligne le 18 avril 2021 dans la revue Cell Host & Microbe (après prépublication en mars sur le site bioRxiv), indique que cette lignée virale identifiée au Brésil est relativement résistante à la neutralisation par plusieurs anticorps monoclonaux (trois sur les quatre actuellement utilisés en thérapeutique). Cela tient principalement à la présence de la mutation E484K qui a émergé dans de nombreux variants, notamment celui récemment identifié à New York.
Pengfei Wang, Lawrence Shapiro, David Ho et leurs collègues de l’université Columbia (New York) précisent que le plasma de patients Covid-19 convalescents et les anticorps induits par la vaccination présentent une diminution de leur activité neutralisante vis-à-vis du variant P.1, mais que celle-ci est cependant moins importante que celle observée contre le variant sud-africain B.1.351. Par conséquent, selon ces chercheurs, « la menace d’une réinfection ou d’une diminution de protection vaccinale posée par le variant brésilien ne semble pas aussi importante qu’avec le variant sud-africain ».