Les médecins généralistes constituent le groupe professionnel le plus important en santé publique d’un point de vue économique, médical et social. La médecine générale manque pourtant de reconnaissance : elle n’est pas assez enseignée, elle ne fait pas l’objet d’assez de recherches, elle ne reçoit pas assez de ressources. C’est pourtant elle qui innove tous les jours dans la relation médecin patient et qui lutte contre la déshumanisation de la médecine tout entière. Vive la médecine générale !
DIMANCHE 13 DÉCEMBRE 2020
Jour 13 des pratiques médicales répandues française et internationales non fondées sur les preuves : l’hospitalocentrisme.
L’hospitalocentrisme, c’est considérer que tout ce qui ne se passe pas à l’hôpital est accessoire.
Commençons, en simplifiant, sur ce que sont les déterminants de santé :
Il y a bien entendu le fameux carré de White qui montre comment les problèmes de santé se répartissent entre l’hôpital et le reste du monde.
Et enfin, il y a l’ONDAM : comment les dépenses de santé sont allouées.
Ce sont malheureusement les chiffres de 2009 mais les proportions ont peu changé.
Ces chiffres proviennent d’un article sur le site de la FMF écrit par Marcel Garrigou-Grandchamp (ICI)
L’hospitalocentrisme est lié à plusieurs facteurs :
- Les décideurs médicaux sont issus de l’hôpital et ce sont des professeurs
- Les décideurs médicaux travaillent à l’hôpital et ce sont des professeurs
- Les décideurs médicaux enseignent la médecine pour que les étudiants deviennent au mieux des hospitaliers
- Le concours d’entrée dans la vie médicale est fondée sur une sélection à buts hospitaliers (même si la majorité des médecins exercera en dehors de l’hôpital)
- Les hommes politiques sont conseillés par des décideurs médicaux issus de l’hôpital
- La médecine sexy est faite à l’hôpital, tout le reste, notamment la médecine générale, est de la bobologie
- Les spécialistes d’organes non hospitaliers (radiologues, cardiologues, pneumologues, gastro-entérologues,…) sont considérés comme faisant du fric.
- L’hôpital public est en France une vache sacrée qui maltraite pourtant beaucoup ses salariés
- Le secteur libéral est considéré comme malsain, purement mercantile.