L’appel des appels

Cet appel date de 2009. Il est signé de
-Roland Gori psychanalyste, membre de l’Espace analytique, professeur de psychologie et de psychopathologie clinique à l’université d’Aix-Marseille.
-Christian Laval, docteur en sociologie, membre du GÉODE (Groupe d’étude et d’observation de la démocratie, Paris X Nanterre/CNRS) et du Centre Bentham, chercheur à l’Institut de recherches de la Fédération syndicale unitaire et membre du Conseil scientifique d’Attac.
-Barbara Cassin,  Directrice de recherches au CNRS, philologue et philosophe. Auteur de nombreux ouvrages de philosophie, élue en mai 2018 à l’Académie française.

« Demain, lorsque la normalisation des conduites et des métiers régnera définitivement, il sera trop tard. Soin, éducation, recherche, justice seront formatés par la politique du chiffre et la concurrence de tous contre tous. Il ne restera plus à l’information, à l’art et à la culture qu’à se faire les accessoires d’une fabrique de l’opinion pour un citoyen consommateur. Face à de prétendues réformes aux conséquences désastreuses, les contributeurs, psychanalystes, enseignants, médecins, psychologues, chercheurs, artistes, journalistes, magistrats, dressent l’état des lieux depuis leur coeur de métier et combattent la course à la performance qui exige leur soumission et augure d’une forme nouvelle de barbarie. L’Appel des appels prône le rassemblement des forces sociales et culturelles. Il invite à parler d’une seule voix pour s’opposer à la transformation de l’Etat en entreprise, au saccage des services publics et à la destruction des valeurs de solidarité humaine, de liberté intellectuelle et de justice sociale. Il témoigne qu’un futur est possible pour  » l’humanité dans l’homme « . Il est encore temps d’agir. L’insurrection des consciences est là, partout, diffuse, grosse de colère et de chagrin. La résistance de ces milliers de professionnels et de citoyens qui ont répondu à L’Appel des appels touche nos sociétés normalisées en un point stratégique. En refusant de devenir les agents du contrôle social des individus et des populations, en refusant de se transformer en gentils accompagnateurs de ce nouveau capitalisme, nous appelons à reconquérir l’espace démocratique de la parole et de la responsabilité. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *