Il s’agit de guérir à la fois le corps et l’esprit. La personne malade est avant tout considérée comme une personne en déséquilibre, physiquement, psychiquement ou socialement. Le rôle de l’hataali est de recréer le lien entre le malade et sa communauté. Le malade, physique ou psychique, doit retrouver un état de communion avec tous ceux qu’il sera amené à rencontrer, même ses ennemis, pour être réintégré dans un équilibre social. Les cérémonies de guérison navajos sont appelées « Voies », ce qui souligne la responsabilité du malade dans le processus de guérison. Il doit identifier les situations de son quotidien qui l’ont amené à se sentir mal pour ensuite procéder aux modifications de comportement nécessaires afin de retrouver « hozho », l’harmonie. Après la guerre de Corée ou du Vietnam, la Voie de l’Ennemi était organisée afin que les vétérans surmontent leur traumatisme et se sentent en paix avec ceux qu’ils avaient tués.
Nausica Zaballos (Hérodote)
Dans la peinture aux sables colorés des amérindiens du sud-ouest (les plus célèbres sont les Navajos (connu sous le nom Dineh)), le Chaman (ou Hatałii) peint de façon détachée sur le sol du hogan où la cérémonie a lieu, ou sur une peau de daim ou sur une bâche en tissu, en laissant les sables colorés couler entre ses doigts de façon complètement maîtrisée et avec un savoir faire éprouvé. Il y a entre 600 et 1000 motifs traditionnels de peintures de sables identifiés chez les navajos. Ils ne considèrent pas les tableaux de sables comme des objets inanimés mais comme des âmes, des êtres vivants qui doivent être traités avec beaucoup de respect. Plus de 30 peintures de sable différentes peuvent être associées à une cérémonie.
Les couleurs sont habituellement obtenues avec des sables de couleur naturelle, gypse concassé (blanc), jaune ocre, grès rouge, le charbon de bois et d’un mélange de charbon et de gypse (bleu). Le brun peut être obtenu en mélangeant des pigments rouges et du noirs ; le rose avec des sables rouges et blancs. D’autres agents colorants consistent en de la farine de maïs, du pollen de fleurs, ou encore des racines et de l’écorce en poudre.
Les peintures sont uniquement réalisée à des fins de guérison. Beaucoup d’entre elles contiennent des images de Yeibicheii (le peuple saint chez les navajos). pendant qu’il réalise sa peinture, le chaman chante en demandant au yeibicheii de venir dans la peinture et aider le patient à guérir.
Quand le chaman a terminé sa peinture, il vérifie son exactitude. L’ordre et la symétrie de la peinture symbolisent l’harmonie qu’un patient souhaite rétablir dans sa vie. La précision d’une peinture de sable est censée déterminer son efficacité comme outil sacré. Le patient sera invité à s’asseoir sur la peinture de sable pendant que le chaman scande le chant de la guérison. Il y est dit que le fait de réaliser la peinture de sable selon les rites agi comme un portail attirant le Yeibicheii. Les pratiquants croient que s’asseoir sur la peinture de sable aide le patient à absorber la puissance surnaturelle, tandis que tour à tour les Saints gens vont absorber la maladie et l’emporter. Par la suite, lorsque la peinture de sable a effectué son œuvre, elle est considérée comme toxique car elle a absorbé la maladie. C’est pour cette raison que la peinture est détruite. En raison de la nature sacrée de la cérémonie, les peintures de sable sont commencées, terminées, utilisées et détruites dans les 12 heures.