Raoult répond à « The Lancet »

Le Pr Didier Raoult s’en va-t-en guerre contre trois géants mondiaux de l’information médicale
30 mai 2020
Jean-Yves Nau, journaliste et Docteur en Médecine
Bonjour
30/05/2020. Après la saison 1, « Chloroquine », bientôt « Raoult contre le reste du monde de l’édition». Loin d’être abattu par la récente et volumineuse publication du Lancet qui le ciblait, le microbiologiste marseillais est désormais soutenu par une vague inattendue de critiques contre le célèbre hebdomadaire londonien (nous y reviendrons).
Et il contre-attaque aujourd’hui du haut de la tribune que lui offre, cette fois, Le Figaro : «Quand les publications scientifiques véhiculent de fausses informations». Une tribune qui ne manque pas de sel quand on sait que le Pr Didier Raoult, directeur de l’IHU Méditerranée Infection de Marseille est l’un des scientifiques qui détient le record, presque inhumain, du nombre de « publications scientifiques ».
« L’information scientifique ou thérapeutique est devenue un enjeu financier tellement extraordinaire que ceci peut être soumis à des manipulations hors du commun, nous explique-t-il aujourd’hui dans Le Figaro. Les informations concernant la possibilité d’utiliser ou non le médicament qui voudrait trouver sa place (contre l’hydroxychloroquine) pour le Covid (le Remdesivir de Gilead) entraînent des fluctuations du cours de Gilead qui porte sur plusieurs milliards de dollars après chaque annonce scientifique ou d’autorité. Par ailleurs, le marché de l’édition scientifique est considérable et génère des bénéfices extrêmes de l’ordre de 35%. Et il a d’ailleurs un capital qui est construit en partie avec les mêmes gestionnaires de fonds américains que Gilead. »
Après nous avoir rassuré (« Je n’ai jamais eu de contact avec Donald Trump ni avec Bolsonaro ») Didier Raoult évoque le maquis où le politique vient se greffer sur le capitalisme pharmaceutique et des intérêts financiers « qui sont colossaux et dépassent ce que j’avais connu jusque-là ». Tout ceci pour expliquer que, « comme dans les situations de guerre », l’heure est venue de « prendre les informations et les communiqués avec la plus grande prudence ». Nous traversons, dit-il, une époque de guerre où « la réalité scientifique et médicale passe au deuxième plan ». Et de cibler l’ennemi :
1 The Lancet  qui « a publié une étude aux résultats effarants pour qui a réellement vu et traité des malades. »
« Le Lancet a publié une étude, que peu de scientifiques croient, utilisant des données de pays (l’Australie) qui nient leur participation à cette étude qui ne donne ni source ni capacité d’utilisation. Elle donne des résultats qui sont effarants pour n’importe qui a réellement vu et traité des malades. Il s’agit d’auteurs qui n’ont aucune spécialisation dans le domaine ni épidémiologique, ni en maladies infectieuses, ni en virologie, mais qui dirigent une start-up dont l’objectif est d’analyser les big data. Ils ont aussi publié un article douteux dans le New England Journal of Medecine prétendant connaître l’ethnicité de patients français, ce qui est impossible car illégal. »
2 The British Medical Journal qui aurait « délibérément dissimulé des données ». « Un de ces papiers mettait deux analyses, montrant que l’hydroxychloroquine avait un effet favorable sur l’évolution de la maladie et sur les marqueurs biologiques, qui ont été enlevées dans la version définitive (et nous avons les deux versions). Par ailleurs, il a [été] publié une étude française où l’association azithromycine plus hydroxychloroquine, qui donnait des résultats significativement supérieurs à tous les autres protocoles, n’a pas été analysée. Le résultat était à la portée de tous et montrait une différence significative.
3 The New England Journal Journal of Medicine « qui était le meilleur de tous les journaux ». « Il a publié trois séries de papiers sur le Remdesivir qui ressemble plus à de la publicité qu’à de l’information scientifique, y compris en dissimulant les vrais dangers du Remdesivir qui sont les insuffisances rénales en les groupant avec d’autres effets secondaires (qui comportent la constipation et la nausée!) de façon à ne pas analyser individuellement les vrais risques. »
« Nous sommes, conclut le Pr Raoult, dans une époque de guerre politique et industrielle qui amène à être extrêmement prudent dans l’analyse des données des journaux qui ont fait pendant un temps la gloire de la médecine et qui malheureusement à cette occasion perdent, aux yeux d’une grande partie de la communauté scientifique qui a les capacités de l’analyser, la crédibilité qu’ils avaient mis des décennies à acquérir. » Tout n’est sans doute pas faux dans ce qu’explique aujourd’hui celui qui fut longtemps l’un des gardiens du sérail dont il dénonce aujourd’hui les pratiques. Il ne reste plus à savoir qui combat pour qui et pourquoi. Et à découvrir la vérité. Ce qui ne saurait tarder.

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