COVID-19

Covid-19 : anomalie du cerveau à l’IRM chez une patiente avec perte de l’odorat
31 mai 2020 par Marc Gozlan (journaliste scientifique)

 

Des neuroradiologues italiens rapportent des données montrant que le coronavirus SARS-CoV-2 provoque une atteinte directe du cerveau au niveau d’une région impliquée dans l’olfaction. Dans un article publié le 29 mai dans la revue JAMA Neurology, ils publient des clichés montrant des anomalies à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) du cerveau d’une patiente atteinte de Covid-19 et présentant une perte d’odorat (anosmie).
Petit rappel de physiologie. Les molécules odorantes sont captées par les cellules olfactives (épithélium olfactif) situées dans les cavités nasales. Le signal chimique véhiculé par la molécule odorante est alors transformé en influx nerveux. Les neurones de l’épithélium olfactif envoient leurs prolongements (axones) dans les deux bulbes olfactifs.
Les fibres nerveuses issues de ces structures nerveuses transmettent ensuite l’information au cerveau, notamment au niveau du cortex préfrontal. Ceci explique que toute lésion du bulbe olfactif peut entraîner une perte de l’odorat.
La patiente décrite par l’équipe italienne n’est autre qu’une neuroradiologue de 25 ans qui a travaillé dans une unité Covid d’un hôpital universitaire de Milan (IRCCS Istituto Clinico Humanitas). La jeune femme a présenté une toux modérée pendant un jour, suivie par une anosmie et une partie partielle du goût (agueusie). Elle n’a pas eu de fièvre, n’a pas fait de crise d’épilepsie. Le scanner thoracique ne montre pas d’image de pneumonie.
Le jour même, une IRM cérébrale est réalisée. Celle-ci montre une image anormale d’une région superficielle du cerveau, en l’occurrence du gyrus rectus droit. Cette région du cortex préfrontal, située à la face inférieure des hémisphères cérébraux, est impliquée dans l’olfaction.

Le bulbe olfactif constitue le premier relais du système olfactif. Cette structure, située sous le cerveau, reçoit les axones des neurones de l’épithélium olfactif qui traversent le toit des fosses nasales. Celui-ci est dénommé lame criblée (de l’os ethmoïde) car il est perforé par de nombreux orifices dans lesquels passent les filets nerveux des voies olfactives © Wikipedia

Raoult répond à « The Lancet »

Le Pr Didier Raoult s’en va-t-en guerre contre trois géants mondiaux de l’information médicale
30 mai 2020
Jean-Yves Nau, journaliste et Docteur en Médecine
Bonjour
30/05/2020. Après la saison 1, « Chloroquine », bientôt « Raoult contre le reste du monde de l’édition». Loin d’être abattu par la récente et volumineuse publication du Lancet qui le ciblait, le microbiologiste marseillais est désormais soutenu par une vague inattendue de critiques contre le célèbre hebdomadaire londonien (nous y reviendrons).
Et il contre-attaque aujourd’hui du haut de la tribune que lui offre, cette fois, Le Figaro : «Quand les publications scientifiques véhiculent de fausses informations». Une tribune qui ne manque pas de sel quand on sait que le Pr Didier Raoult, directeur de l’IHU Méditerranée Infection de Marseille est l’un des scientifiques qui détient le record, presque inhumain, du nombre de « publications scientifiques ».
« L’information scientifique ou thérapeutique est devenue un enjeu financier tellement extraordinaire que ceci peut être soumis à des manipulations hors du commun, nous explique-t-il aujourd’hui dans Le Figaro. Les informations concernant la possibilité d’utiliser ou non le médicament qui voudrait trouver sa place (contre l’hydroxychloroquine) pour le Covid (le Remdesivir de Gilead) entraînent des fluctuations du cours de Gilead qui porte sur plusieurs milliards de dollars après chaque annonce scientifique ou d’autorité. Par ailleurs, le marché de l’édition scientifique est considérable et génère des bénéfices extrêmes de l’ordre de 35%. Et il a d’ailleurs un capital qui est construit en partie avec les mêmes gestionnaires de fonds américains que Gilead. »
Après nous avoir rassuré (« Je n’ai jamais eu de contact avec Donald Trump ni avec Bolsonaro ») Didier Raoult évoque le maquis où le politique vient se greffer sur le capitalisme pharmaceutique et des intérêts financiers « qui sont colossaux et dépassent ce que j’avais connu jusque-là ». Tout ceci pour expliquer que, « comme dans les situations de guerre », l’heure est venue de « prendre les informations et les communiqués avec la plus grande prudence ». Nous traversons, dit-il, une époque de guerre où « la réalité scientifique et médicale passe au deuxième plan ». Et de cibler l’ennemi :
1 The Lancet  qui « a publié une étude aux résultats effarants pour qui a réellement vu et traité des malades. »
« Le Lancet a publié une étude, que peu de scientifiques croient, utilisant des données de pays (l’Australie) qui nient leur participation à cette étude qui ne donne ni source ni capacité d’utilisation. Elle donne des résultats qui sont effarants pour n’importe qui a réellement vu et traité des malades. Il s’agit d’auteurs qui n’ont aucune spécialisation dans le domaine ni épidémiologique, ni en maladies infectieuses, ni en virologie, mais qui dirigent une start-up dont l’objectif est d’analyser les big data. Ils ont aussi publié un article douteux dans le New England Journal of Medecine prétendant connaître l’ethnicité de patients français, ce qui est impossible car illégal. »
2 The British Medical Journal qui aurait « délibérément dissimulé des données ». « Un de ces papiers mettait deux analyses, montrant que l’hydroxychloroquine avait un effet favorable sur l’évolution de la maladie et sur les marqueurs biologiques, qui ont été enlevées dans la version définitive (et nous avons les deux versions). Par ailleurs, il a [été] publié une étude française où l’association azithromycine plus hydroxychloroquine, qui donnait des résultats significativement supérieurs à tous les autres protocoles, n’a pas été analysée. Le résultat était à la portée de tous et montrait une différence significative.
3 The New England Journal Journal of Medicine « qui était le meilleur de tous les journaux ». « Il a publié trois séries de papiers sur le Remdesivir qui ressemble plus à de la publicité qu’à de l’information scientifique, y compris en dissimulant les vrais dangers du Remdesivir qui sont les insuffisances rénales en les groupant avec d’autres effets secondaires (qui comportent la constipation et la nausée!) de façon à ne pas analyser individuellement les vrais risques. »
« Nous sommes, conclut le Pr Raoult, dans une époque de guerre politique et industrielle qui amène à être extrêmement prudent dans l’analyse des données des journaux qui ont fait pendant un temps la gloire de la médecine et qui malheureusement à cette occasion perdent, aux yeux d’une grande partie de la communauté scientifique qui a les capacités de l’analyser, la crédibilité qu’ils avaient mis des décennies à acquérir. » Tout n’est sans doute pas faux dans ce qu’explique aujourd’hui celui qui fut longtemps l’un des gardiens du sérail dont il dénonce aujourd’hui les pratiques. Il ne reste plus à savoir qui combat pour qui et pourquoi. Et à découvrir la vérité. Ce qui ne saurait tarder.

Philippe Seguin

A l’occasion du dixième anniversaire de sa mort, on se devrait d’honorer Philippe Seguin que j’ai eu personnellement l’opportunité de rencontrer et d’apprécier. Ci-dessous l’extrait d’un article que lui consacre  La Revue des Deux Mondes ce mois-ci.
Il y manque je crois l’évocation de son côté humain et social, même si ses colères homériques semblaient dire le contraire.  🙂

« PHILIPPE SÉGUIN
Info :
Dix ans après. Philippe Séguin est peut-être l’un des hommes politiques qui suscite aujourd’hui le plus de nostalgie. À l’occasion des dix ans de sa mort, la Revue des Deux Mondes retrace le singulier destin de ce « vaincu magnifique, qui aura eu raison contre son temps, et dont les paroles viennent hanter aujourd’hui ceux qui ne l’ont pas écouté ».

Analyse:
Une nostalgie nommée Philippe Séguin
L’histoire de Philippe Séguin, aux yeux de plusieurs observateurs, est celle d’un vaincu magnifique, qui aura eu raison contre son temps, et dont les paroles viennent hanter aujourd’hui ceux qui ne l’ont pas écouté. On se rappelle sa campagne contre le traité de Maastricht en 1992, où il s’imposa comme le défenseur de la souveraineté nationale, jugeant criminel de la concéder à un empire européen qu’il avait deviné avant tout le monde à la fois tyrannique et impuissant.

Séguin savait que le sacrifice de la souveraineté nationale entraînerait celui de la souveraineté populaire. Il refusait la réduction de la politique à une simple logique gestionnaire, qui prendra pendant plus d’une décennie le visage d’un social-libéralisme mondialisé démocratiquement toxique. Au début des années quatre-vingt-dix, il avait deviné, en quelque sorte, que la dissolution de la politique allait entraîner tôt ou tard une révolte contre cette dépossession intégrale des peuples – une révolte que notre époque a pris l’habitude d’appeler « populisme » pour mieux la déconsidérer.

On se souvient aussi de sa participation à l’aventure présidentielle de Jacques Chirac en 1995, menant la lutte contre la fracture sociale. Le projet était flou mais la formule était belle et répondait à un sentiment de plus en plus présent dans la vie publique : la France se fracturait peu à peu – on parlerait plus tard de la France des métropoles et de la France périphérique – et cherchait un grand projet pour se mobiliser. Il y avait dans cette séquence un éloge du volontarisme. La politique n’avait pas seulement vocation à adapter la société française aux évolutions du monde contemporain, elle devait modeler l’avenir, définir les paramètres d’une existence commune.

« Ce tribun d’exception ne brillait que dans les grandes querelles. La vie politique ordinaire le servait mal et les temps sans relief ne lui permettaient pas de donner sa pleine mesure. »

C’est en partie ce qui fait de la France une nation aussi passionnante pour ceux qui la regardent de l’extérieur : la politique y a une charge existentielle exceptionnelle. On ne s’y engage pas seulement pour administrer la société mais pour faire l’histoire. L’homme politique qui n’a pas une dimension romanesque y sera vite oublié. Ceux qui ont écrit l’histoire des trente ou quarante dernières années politiques ont multiplié les portraits de Séguin en personnage aussi attachant qu’exaspérant, visionnaire et cyclothymique. On comprend pourquoi ils furent si nombreux à vouloir l’accompagner. Le combat politique à son côté était transfiguré en combat historique.

Séguin joue un peu dans l’imaginaire de la droite le même rôle que celui de Pierre Mendès France dans celui de la gauche. Ils sont plusieurs, encore aujourd’hui, à chercher celui qui pourrait prendre sa suite, comme s’il demeurait le dernier politique portant non seulement une carrière mais un destin, comme l’a très finement noté Arnaud Teyssier dans la biographie qu’il lui a consacrée. Mais, on l’a dit, Séguin a perdu et ses dernières batailles politiques, surtout après 1995, s’écrivirent à l’encre de l’humiliation. Ce tribun d’exception ne brillait que dans les grandes querelles. La vie politique ordinaire le servait mal et les temps sans relief ne lui permettaient pas de donner sa pleine mesure. Les historiens peuvent le classer parmi les voix prophétiques, mais plus difficilement parmi les grands hommes d’État – les circonstances l’ont empêché de le devenir. Son parcours ressemble finalement à une occasion manquée pour la France.

« Il y avait chez Séguin un étrange mélange de volontarisme et de fatalisme. Comme s’il croyait à la fois en la grandeur du politique et à la vanité de l’homme et du monde qu’il construit. »

Demeure pourtant dans la mémoire de ceux qui l’ont accompagné un sentiment vif : cette défaite n’était pas fatale. David Desgouilles, dans Leurs guerres perdue, a ainsi cherché à comprendre pourquoi une si belle entreprise avait avorté. Son combat n’était pas celui d’un « réactionnaire » héroïque, voulant prendre sa revanche sur l’histoire. Une question revient en boucle : que serait-il arrivé si Séguin ne s’était pas laissé intimider par Mitterrand lors du débat sur Maastricht ? Le sort du monde n’aurait probablement pas été le même. Les hommes font l’histoire, quoi qu’en pensent ceux qui l’imaginent déterminée par des processus impersonnels si puissants que le politique ne peut en rien l’orienter.

Il y avait chez Séguin un étrange mélange de volontarisme et de fatalisme. Comme s’il croyait à la fois en la grandeur du politique et à la vanité de l’homme et du monde qu’il construit. Il s’engageait dans une bataille de la plus belle manière, et savait transformer de sa voix unique un combat en épopée.

Appel des « chimpanzés du futur »

Pour les transhumanistes et les collabos de la machine, l’humain est l’erreur. L’humain est faible et faillible, l’humain est fini. L’humain leur fait honte. Ils aspirent à la perfection, au fonctionnement infaillible et à l’infinité du système technologique ; à se fondre dans cette totalité autonome.
Les transhumanistes trouvent des soutiens partout. Ils s’expriment dans les émissions de radio et dans les journaux de référence. « L’homme augmenté, c’est déjà demain », proclame l’hebdomadaire citoyen qui se réjouit du fait accompli. « Un autre transhumanisme est possible », déclare l’Association française transhumaniste. On n’arrête pas le progrès et la gauche est pour le progrès. Etre de gauche, c’est réclamer le droit et les moyens de l’hybridation homme-machine pour toussétoutes ; d’un service public de l’eugénisme, nouvelle branche de la sécurité sociale.
Cependant, nous les chimpanzés du futur, nous n’avons pas perdu, et la machine n’a pas gagné.
L’Humain reste une bataille en cours tant qu’il ne s’abandonne pas, et il ne s’abandonne pas tant qu’il pense les choses et les dit avec des mots. Nommer une chose, c’est former une idée, et les idées ont des conséquences inévitables. Nous devons garder les mots et nommer les choses du mot juste. Nous devons former des idées avec leurs conséquences inévitables.
Les transhumanistes n’ont qu’une idée : la technologie.
Nous, chimpanzés du futur, n’avons qu’une technologie : les idées.
Cependant les idées sont plus actives, plus rapides, plus performantes que n’importe quelle technologie ; plus véloces et puissantes qu’Internet et l’électricité.
Nous disons : le transhumanisme est un nazisme en milieu scientifique. C’est ce techno-totalitarisme, ce « fascisme » de notre temps que nous combattons, nous, animaux politiques : Et nous vous appelons à l’aide.
Sauvons les mots.
Brisons les machines.
Reproduisez et répandez l’Appel des Chimpanzés du futur.
Grenoble, le 5 novembre 2014
www.piecesetmaindoeuvre.com