Witold Gombrowicz

A propos d’une certaine bêtise, Alain Finkielkraut cite Witold Gombrowicz, dans Causeur ce mois-ci, pour mon plus grand bonheur.
Honte d’avoir un peu oublié cet immense écrivain polonais qui est venu terminer sa vie en France.

Il est l’auteur d’une formule admirable  » Plus c’est savant, plus c’est bête « .

« Le XX° siècle » ( la crise actuelle aussi ), « nous l’a appris, la bêtise n’est pas le contraire de l’intelligence. Il y a une bêtise de l’intelligence, une bêtise des intellectuels qui prend la forme de l’esprit de synthèse.  » dit Finkielkraut.

Comment ne pas rajouter que certains êtres « simples »  que l’on rencontre dans la profondeur de nos campagnes témoignent d’une intelligence remarquable.

Quelques extraits de l’œuvre de Gombrowicz:

 » Notre élément, c’est l’éternelle immaturité. Ce que nous pensons ou sentons aujourd’hui sera fatalement une sottise pour nos arrière-petits-enfants. Mieux vaudrait donc accepter dans tout cela dès maintenant la part de sottise que révélera l’avenir. Et cette force qui vous contraint à vous définir trop tôt n’est pas, comme vous le pensez, d’origine entièrement humaine. Nous nous rendrons compte bientôt que le plus important n’est plus de mourir pour des idées, des styles, des thèses, des slogans, des croyances, ni de s’enfermer en eux et de se bloquer, mais bien de reculer un peu et de prendre ses distances avec tout ce qui nous arrive.  »

 » Ainsi quand un pianiste tape du Chopin sur une estrade, vous dites que la magie de cette musique, dans l’interprétation géniale d’un génial artiste, a transporté les auditeurs. Mais en fait, peut-être aucun des auditeurs n’a-t-il été réellement transporté. S’ils n’avaient pas su que Chopin était un génie et le pianiste aussi, peut-être auraient-ils écouté avec moins d’ardeur. Il est également possible que si chacun, pâle d’enthousiasme, applaudit, bisse et se démène, c’est parce que les autres aussi se démènent et poussent des cris… Tous manifestent leur enchantement parce que chacun se modèle sur ses voisins.  »

 » Un Dieu ou des idéaux ne sont pas nécessaires pour découvrir la valeur suprême. Il suffit de rester trois jours sans manger pour qu’un morceau de pain devienne cette valeur ; nos besoins sont à la base de nos valeurs, du sens et de l’ordonnance de notre vie.  »

 

 

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