Quelques évidences:
-Gouverner c’est prévoir
-On évoque très souvent et pour des foutaises le fameux » Principe de précaution » et là, face au risque de milliers de morts, on n’a rien fait ou presque quand il était temps d’agir vite et fort, ne serait-ce que par précaution.
-Prétendre s’être appuyé et s’appuyer sur « Les Scientifiques » pour excuser ses propres insuffisances n’est pas acceptable. Comme si ces nouveaux « Dieux infaillibles » étaient unanimes et comme si dans une telle situation on pouvait avoir des certitudes, particulièrement dans un domaine comme la biologie qui est loin d’être une science exacte. Comme si le ou les décideurs politiques n’étaient pas les seuls décideurs mandatés par le peuple. C’est trop facile.
-La qualité première d’un véritable scientifique est le doute, le questionnement, l’absence de certitude toujours.
-Cette appellation « Les Scientifiques » ne veut rien dire. « Les Scientifiques » ça n’existe pas. Il existe une multitude de gens qui pratiquent la science, de différents niveaux et de différentes spécialisations. Il ne sont jamais unanimes quelque soit le sujet.
-Un médecin, particulièrement un médecin généraliste mais pas que, n’est pas un « scientifique », c’est un médecin c’est à dire une personne, tout à fait honorable, à qui on a enseigné la médecine, une forme de médecine plutôt, et cela parfois il y a longtemps. Il a soigné, souvent guéri des malades en s’appuyant sur ses connaissances, son vécu sur le terrain et son expérience, sur les informations fournies par les laboratoires et sur le Vidal. Aussi, quand il donne un avis sur un sujet comme l’actuelle épidémie, il donne plutôt un avis au nom de son propre « bon sens » et non un avis en tant « qu’expert ».
-Des experts il en existe, des vrais dans le domaine qui nous préoccupe, comme Monsieur Leung, Monsieur Raoult, par exemple, et quelques autres.
Madame Buzin a été sensibilisée très tôt sur le désastre qui s’annonçait. Dès janvier, elle a tiré la sonnette d’alarme auprès de ses patrons.
Comment ne pas penser que les mesures qui sont prises sont trop tardives et encore trop insuffisantes.
Si nous devions constater, en France, des milliers de morts dans les jours qui viennent, et c’est fort probable, il y aurait des responsables. Honte à eux
ci-dessous un extrait du Point
« Fin janvier, dans un article de la revue The Lancet, l’épidémiologiste Gabriel Leung, considéré comme l’un des meilleurs experts mondiaux des épidémies de coronavirus et président du département de médecine de santé publique à l’université de Hongkong, prévient que l’épidémie pourrait croître de manière exponentielle dans les grandes villes de Chine, et dans le monde, portée par des personnes infectées, mais n’ayant pas encore déclaré de symptômes. Puis alors que l’épidémie s’étend, il estime que la maladie pourrait à terme toucher 60 % de la population mondiale. Courant février, un consensus commence à s’établir parmi des épidémiologistes de l’Imperial College de Londres, de l’université de Harvard aux États-Unis, du programme de biosécurité de Nuclear Threat Initiative, de l’Organisation mondiale de la santé (Ira Longini)… Leurs conclusions convergent : la vitesse de propagation du virus est impressionnante, et son blocage d’autant plus difficile que les cas asymptomatiques sont nombreux : sans dépistage systématique, on ne les détecte pas. La stratégie la plus efficace, à la lumière de ces données, consiste à frapper fort le plus tôt possible, comme l’explique alors à Bloomberg l’épidémiologiste Benjamin Cowling : « Les gouvernements doivent effectuer des tests pour identifier et mettre en quarantaine les personnes infectées et celles avec lesquelles elles ont été en contact, tout en réduisant les cas importés de l’étranger. Les mesures de distanciation sociale telles que la fermeture des écoles, le travail à domicile et l’évitement des zones surpeuplées sont essentielles, mais seulement une fois que l’épidémie est déjà déclarée. »
Stratégies gagnantes en Asie
Les confidences d’Agnès Buzyn suggèrent que le 30 janvier, la France a encore le temps, mais qu’elle ne le met pas à profit. Contraint de se justifier ce mardi, Olivier Véran balaie les critiques : « Il existe autant de scenarii différents que de modélisations, et autant de modélisations que de pays. Nous avons toujours recherché le consensus scientifique Or le consensus scientifique ne s’est forgé, en Europe, que très récemment, et il y a encore des experts pour nous expliquer que c’est une grippette et qu’on en fait trop ! »
En Asie, pourtant, les modélisations sont prises très au sérieux, et la réaction est rapide. Taïwan et Singapour ferment ou contrôlent leurs frontières dès le 21 janvier, Hongkong le 28 (après des manifestations de personnels de santé pour l’exiger). Plusieurs pays instaurent un dépistage massif de la population : 250 000 tests ont été réalisés en Corée du Sud, depuis le début de la crise – 30 fois plus qu’en France, où les trois premiers cas de coronavirus sont détectés le 24 janvier : des patients d’origine chinoise avaient séjourné à Wuhan, foyer de l’épidémie. Le rapatriement des Français s’organise. Le 30 janvier, quand Agnès Buzyn s’ouvre de ses angoisses à Édouard Philippe, l’OMS déclare l’état d’urgence de santé publique de portée internationale…
« Cela nous a vraiment ébranlés », confie un proche d’Emmanuel Macron. « Les questions de mesures de confinement ou la fermeture des frontières se sont posées à ce moment-là. Mais face à d’aussi lourdes décisions, on demande l’avis des scientifiques, et ils n’étaient pas unanimes ! » L’idée même de fermer les frontières, reconnaît-il, est repoussée d’emblée. « Il y a sans doute un blocage psychologique politique important sur ce sujet. Mais à un moment, ce sont des décisions coûteuses, à la fois économiquement et politiquement ! Une crise économique et sociale aurait, elle aussi, de lourdes conséquences sanitaires… »
La timide stratégie française
La France adopte toutefois une stratégie timide, critiquée au sein même du corps médical. Alors même qu’aucune restriction de déplacements n’est imposée, peu de tests sont effectués : moins de 100 pour 1 million d’habitants à la date du 5 mars, contre plus de 4 800 en Corée du Sud ! « On a pris une stratégie qui n’est pas la stratégie du reste du monde technologique, celle de très peu tester. Depuis le début, alors que c’est un test PCR banal que tout le monde est capable de faire. C’est un choix stratégique, qui n’est pas le choix de la plupart des nations, en particulier des Coréens qui font partie, avec les Chinois, de ceux qui maîtrisent l’épidémie », constatait dans une récente conférence l’infectiologue Didier Raoult. Agnès Buzyn, qui consacre ses dernières semaines au ministère de la Santé à préparer les hôpitaux à l’arrivée d’une puissante vague de malades, conteste-t-elle cette stratégie ? Combien de masques, de gels sont-ils commandés en prévision de la crise à venir ? « J’ai quand même l’impression que jusqu’à la dernière minute, tout le monde est resté dans le déni », grince rétrospectivement un ténor du parti. »
Gouverner c’est prévoir, et prévoir ce n’est pas seulement prévoir depuis le mois de janvier. C’est aussi laisser des moyens aux hôpitaux, ne pas s’appuyer sur la Chine pour des fournitures stratégiques : masques, respirateurs, médicaments, etc., de nombreux points où l’appât du gain financier immédiat est passé jusqu’à maintenant devant l’intérêt collectif.
Espérons que les leçons seront retenues.
Nous sommes en total accord Anne