Les Upanishads

Tout homme se doit de lire les Upanishads

Un extrait

« Dans ce mauvais rêve que l’on visionne dans cette nuit qu’est la vie dans la matière, dans cette illusion vide qu’est le corps, tout ce qui est expérimenté comme faux-semblant, projeté par la vie empirique, ne peut être qu’impur. Dans l’enfance, on est stupéfait par l’ignorance ; dans la jeunesse, on est vaincu par une femme. Pour le restant de son temps, on est inquiété par son épouse. Que peut-on accomplir en tant qu’homme de moyenne capacité ? Mais la suite a de quoi faire hurler : l’irréalité chevauche sur les vagues de l’existence ; la laideur sur celles des jolies choses ; la peine sur celle des plaisirs. Y a-t-il une seule entité à laquelle on puisse se raccrocher ?

Ils trépassent eux aussi, ces hommes si importants que, du moindre cillement de leurs paupières, ils décident de la prospérité ou du désastre du monde. En regard, que représente un humble citoyen comme moi ? Cette vie empirique de l’être humain se trouve, dit-on, à la limite où commence la souffrance (des mondes inférieurs, ou enfers). Dès lors que le corps s’y est profondément incarné, comment le plaisir peut-il devenir une victoire définitivement acquise ?

Je suis éveillé ! Je suis éveillé ! Le voici, cet infâme voleur qui a empoisonné ma vie, le mental ! Je vais le détruire : trop longtemps, j’ai supporté ses attaques.

Ne sois pas déprimé. Ne cherche pas à saisir, c’est ce qui est justement à éviter. Abandonne l’idée de rejet autant que de saisie, enracine-toi profondément dans ce qui n’est ni à saisir ni à rejeter, et demeure intégralement ferme.

Le connaisseur, qui s’est délesté de toute chose susceptible de rejet ou de saisie, possède, tout en étant dépouillé d’impressions latentes, les attributs suivants : libération du désir et de la peur, de l’impulsion et de l’action ; éternité, égalité, sagesse, douceur, certitude, fermeté, amabilité, contentement, charité, voix douce et posée.
(…)
Pour tous ceux qui vivent en grandes âmes, l’humanité entière ne constitue qu’une seule famille. Réfugie-toi en cet état de liberté vis à vis de toutes les considérations du monde, par-delà la vieillesse et la mort, là où toutes les constructions mentales sont taries, où nul attachement ne peut trouver un point d’ancrage.

Cet état est celui de Brahman, d’une pureté absolue, au-delà de l’inextinguible avidité comme de la souffrance.

Ainsi équipé, on parcourt librement la terre sans être abattu par les crises qui peuvent survenir. »
(Maha Upanishad, VI, 22-30 & 73-74, p. 401 & 404-405)

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