Tests du glyphosate

Depuis les clameurs indignées qui ont suivies les fameux tests dans les urines, connaissant un peu la question et en particulier ce qu’est le métabolisme du glyphosate, je dis mon scepticisme sur la valeur de ces tests…
Cette publication du Point est éclairante.
Mais…ne prouve rien non plus, en faveur de la molécule.
Nous vivons une époque moderne!  🙂  « 

On a maintenant la réponse : rien. Du vent.
Excédés par l’hostilité grandissante de leur voisinage chauffé à blanc par ces campagnes médiatiques mettant en cause leurs pratiques, les responsables de la FDSEA du Finistère ont rassemblé onze personnes (dix agriculteurs et un riverain) et fait réaliser, sous contrôle d’huissier, une analyse croisée de leurs urines. Le 7 novembre, les cobayes ont prélevé simultanément deux échantillons des urines du matin, qui ont été envoyés, par huissier et selon le protocole exigé, l’un au laboratoire allemand BioCheck, situé à Leipzig et qui a réalisé l’ensemble des analyses des « pisseurs volontaires », l’autre au laboratoire Labocea de Brest, un laboratoire public dont le service des micropolluants organiques est accrédité par le Cofrac (Comité français d’accréditation), gage de rigueur scientifique.
Deux méthodes d’analyse différentes
Avant de sonder les résultats, il faut le préciser : le laboratoire vétérinaire allemand BioCheck utilise la méthode d’analyse immuno-enzymatique Elisa. Rapide et peu coûteuse, « elle est conçue à l’origine pour des tests dans l’eau pure », explique Nicolas Venisse, responsable du service de toxicologie et pharmacocinétique du CHU de Poitiers, auquel Le Point a soumis les résultats. « On utilise un anticorps spécifique au glyphosate, capable de repérer une structure similaire, de la reconnaître et de se fixer dessus. Mais la spécificité de ces anticorps est imparfaite, et il arrive souvent qu’ils se fixent sur une structure proche. » Même s’ils avaient été adaptés pour des analyses d’urine, les kits utilisés par BioChecks, fournis par la société américaine Abraxis, « ont une fiabilité limitée », car l’urine est complexe et contient une foule de molécules à la structure proche de l’anticorps utilisé et susceptibles de provoquer une réaction, d’où un risque élevé de « faux positifs ».

À l’inverse, le laboratoire Labocea, dûment accrédité et qui exerce une mission de service public, utilise une technique d’analyse par chromatographie couplée à la spectrométrie de masse, qui permet de séparer, d’identifier et de quantifier précisément chaque molécule d’un mélange complexe. « Cette méthode LC-MS/MS est sans conteste la méthode de référence », précise Nicolas Venisse. « La partie chromatographique permet d’abord de séparer les éléments, puis la spectrométrie de masse détecte chacun en se basant sur la masse du composé. C’est la technique qui a la plus grande fiabilité, et un seuil beaucoup plus fin de détection. » C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, puisqu’elle est plus fiable, elle est aussi plus chère que la méthode Elisa : le laboratoire BioCheck facture seulement 75 euros le test à ses clients. Selon le protocole du laboratoire consulté par Le Point, il suffit d’uriner dans un pot, de faire « bouillir l’échantillon 10 minutes » dans une casserole (nul besoin de le congeler) et de l’envoyer sous pli postal au laboratoire allemand. Un laboratoire français agréé exige une congélation de l’échantillon et une ordonnance pour réaliser l’analyse.
Les résultats des onze cobayes sont donc les suivants : alors que le laboratoire allemand a trouvé des traces de glyphosate dans tous les échantillons présentés, avec des taux variant de 0,44 à 2,97 microgrammes par litre, le laboratoire français n’a rien trouvé du tout : les traces sont si faibles qu’elles sont non détectables, soit en dessous de 0,05 microgramme par litre. »

 

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