Au loup!

One Voice, Blog, mercredi 11 décembre 2019

Les loups vont mieux? Tuons-les donc!

D’un côté, l’État français prétend protéger les loups. De l’autre, il s’acharne contre eux, au fur et à mesure que leur population tente de se reconstituer. Avec nous, participez à la consultation publique prévoyant le nouveau massacre de ces animaux en 2020!

En principe, il y a la loi. Celle qui fixe les règles publiques. Parfois, elle autorise des «dérogations»… étant entendu qu’il s’agit là d’exceptions. Mais en France, concernant la sauvegarde des loups, c’est le monde à l’envers.
Quand les dérogations deviennent la loi
Les textes sont pourtant clairs : Canis lupus est juridiquement protégé dans notre pays. Cela implique qu’il est interdit de tuer un loup. Mais dans les faits, dérogation après dérogation, l’État permet toujours plus d’abattages et ce sont les mesures de défense de l’espèce qui finissent par sembler exceptionnelles! Le massacre est tel qu’il s’apparente de plus en plus à une politique de tir systématique. Avec toutefois une limite numérique, fixée par le gouvernement, afin de donner vaguement l’illusion d’une «gestion responsable».
Plafond? Vous avez dit plafond?
Depuis 2018, la population lupine française a franchi le seuil des 500 individus. De quoi réjouir les amoureux de la nature qui savent combien ces merveilleux animaux méritent de retrouver leur place à nos côtés, après avoir enduré des siècles de haine et d’ignorance. Mais voilà qu’au lieu d’encourager la viabilité de l’espèce — encore fragile selon différents experts —, nos dirigeants conduisent toujours plus loin leur politique d’abattage. Ainsi, le nombre maximal de loups pouvant être éliminés ne cesse d’augmenter, selon une singulière interprétation de la notion de « plafond » et surtout une parfaite soumission aux desiderata des éleveurs et des chasseurs. Persécutés de toutes parts, les malheureux animaux n’ont nulle part où se réfugier, des familles se retrouvent orphelines, des jeunes en quête de meute sont traqués jusqu’à leur dernier souffle.
Nouvel arrêté meurtrier en vue
En cette fin d’année 2019, 95 loups ont déjà été exterminés dans l’Hexagone de façon «légale», sans compter les 19 autres trouvés morts. Cette quantité de cadavres effarante n’émeut pas les autorités, bien au contraire. Main dans la main, les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique et solidaire viennent de concocter un nouvel arrêté «portant expérimentation de diverses dispositions en matière de dérogations aux interdictions de destruction pouvant être accordées par les préfets concernant le loup (Canis lupus)», reconduisant pour 2020 celui déjà pris en 2019 «à titre expérimental». En pire.
Dites «Non» aux prochaines tueries !
Si le « projet » est adopté, le nombre de canidés sauvages pouvant être tués correspondra à 17%, voire 19% de leur effectif estimé en France, condamnant ainsi plus de 100 individus ! En outre, les chasseurs habilités à tirer des loups (plusieurs milliers) auront le droit d’utiliser du matériel de détection nocturne de repérage (caméras thermiques…), en l’absence d’un agent de l’ONCFS ou même d’un lieutenant de louveterie, ouvrant ainsi plus grand la porte aux dérives. Mobilisons-nous pour empêcher ce carnage en répondant à la consultation publique sur: http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=2110
Attention, nous n’avons que jusqu’au 25 décembre prochain pour faire entendre nos voix. L’avenir des loups en France en dépend !

Conseils:
Pas de copiés-collés : ils ne sont pas pris en compte.
Pas de messages injurieux.
Pas de messages trop généraux demandant l’abolition pure et simple de l’abattage des loups.
Aide pour argumenter (attention: bannissez les copiés-collés, utilisez vos propres mots):
Espèce protégée
Le loup est une espèce menacée et protégée par la réglementation européenne.
Biologie et sentience
La vie sociale des loups se révèle extrêmement complexe. Les couples se forment pour la vie. Lorsqu’un individu est tué, c’est l’ensemble de la meute qu’on met en péril. Plus d’infos sur notre fiche sentience.

Inutilité de cette mesure
Comme tous les grands prédateurs, la population lupine s’autorégule.

Des mesures de protection des troupeaux existent et sont même subventionnées par l’État.
Boucs émissaires
Prédateurs et régulateurs naturels de la faune sauvage, les loups sont perçus comme des voleurs de gibier par les chasseurs.
En cas d’attaque d’un troupeau, certains éleveurs préfèrent incriminer les loups que les chiens errants afin de percevoir des dédommagements.

Marie-Sophie Bazin

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