Un autre amoureux du Cézallier, le père François Cassingena-Trévedy et des extraits de son « Cantique de l’Infinistère » qui parle si bien de notre haute Auvergne.
« La personnalité si singulière de l’Auvergne fait d’elle un monde à part depuis des siècles. Avec des paysages parmi les plus beaux de France, elle est habitée par un peuple fier et riche de vie intérieure qui préserve un contact intime avec la terre et les animaux. » Oui oui, parfaitement.… 🙂
« À l’automne 2015, François Cassingena-Trévedy a arpenté en solitaire les chemins de randonnée du massif sauvage du Cézallier. Il nous livre ici le récit de sa marche.
Le vent, la neige et le froid sont vaincus par l’enchantement au contact d’une nature devenue une compagne aimée. Lors des étapes en des gîtes, il cherche à rencontrer les rares habitants de la région. Accueilli dans leur vie familiale, il trace d’eux, paysans ou aventuriers, des portraits truculents d’où se dégage un humour généreux. De courtes citations liées aux événements vécus accompagnent son itinérance et, parfois, d’une langue lyrique, il s’élance en des éloges inspirés sur la marche, les pieds ou le sacré, qui prend alors une dimension inattendue.
À travers la sensibilité de l’auteur, l’Auvergne apparaît sous un jour nouveau et le lecteur ne saurait résister à l’envie de découvrir volcans, forêts ou pâturages décrits avec un enthousiasme »
« Terre de feu rasséréné que le regard caresse, terre de vent qui feule, terre de sources qui susurrent. Et la neige, là-dessus, comme un long couvre-feu. Mais le volcan, aussi rassis désormais qu’une galette de bouse dans l’estive, n’est pas seulement sous mes pas ni sous mes yeux : il m’habite à cette heure, comme s’il trouvait en moi un nouvel épicentre, un nouvel exutoire.C’est depuis le fond de mon abîme qu’il régurgite, c’est de toute ma matière fusible qu’il s’édifie : car le socle hercynien a sauté tout au fond de moi, emportant le superficiel, l’illusoire, le factice, l’inutile, et laissant affluer de loin l’enseveli. La lave serait-elle de la même espèce que les larmes ? »
« La marche de longue haleine esseulé, elle dessaoule de ce grand étourdissement, de cette distraction entretenue, de ce sacrilège continuel qu’est la vie courante (et pourtant si sédentaire ). Elle exonère, elle débarrasse l’homme, dans l’oubli de tout arriéré, et l’assortit au bleu, au vert, au brun, là – bas, vers lequel il pérégrine. Mais pour autant, c’est peu dire, c’est mal dire, qu’elle spiritualise l’homme : elle l’incarne plutôt et l’enracine, elle l’installe solidement dans l’entier naturel de l’univers. «