Valérie Toranian dans la Revue des Deux Mondes:
« Jean-Paul Sartre déclarait en 1965 : « Tout anti-communiste est un chien, je n’en démords pas ». En ces années de Guerre froide, le terrorisme intellectuel régnait. Spécialement au sein de l’université. L’influence du Parti communiste dans les départements de sciences humaines était devenue hégémonique dès l’après-guerre. S’opposer idéologiquement au marxisme, c’était « faire le jeu de l’ennemi », c’est-à-dire du « capitalisme et de l’impérialisme américain ». Aux marxistes succédèrent, à partir des années soixante, les maoïstes, les structuralistes, et enfin les déconstructionnistes.
Depuis quelques années, l’université est la proie des courants décoloniaux, indigénistes, néo-féministes et transgenres qui, quelles que soient leurs divergences, vomissent mêmement « l’État raciste, sexiste, homophobe » et toutes les structures bourgeoises et réactionnaires qui en sont les laquais… Leur représentativité est faible. Leur influence énorme. L’université a toujours tremblé devant les gauchistes. Elle panique aujourd’hui devant les tenants du morcellement identitaire et des droits des minorités qui représentent dorénavant en France le camp du bien progressiste.
Une nouvelle tyrannie est en marche
Dernière victime de cette peur qui paralyse l’institution, la philosophe Sylviane Agacinski. Elle devait tenir une conférence sur « L’être humain à l’époque de sa reproductibilité technique », le jeudi 24 octobre à l’Université Bordeaux Montaigne.
Il aura suffi d’un communiqué signé par Solidaires Étudiant·e·s, GRRR (Collectif étudiant anti-patriarcat), Riposte Trans (Collectif trans et non-binaire), Mauvais Genre-s (association rattachée au Master en Études sur le Genre de l’UBM), Wake-Up ! (Association des jeunes et étudiant·e·s LGBT+), pour que la direction de l’université annule la rencontre.
Ces associations reprochent à l’université d’accueillir « une homophobe notoire » ; « dans un contexte d’homophobie et de transphobie décomplexées (médias, manifestations anti-PMA, agressions, refus de la PMA aux personnes transgenres…), il est dangereux et inconscient que l’université offre une tribune à une personne aux discours dignes de la Manif pour tous. Nous appelons les étudiant-e-s à se mobiliser contre la venue de cette conférencière au sein de leur lieu d’étude et mettrons tout en œuvre afin que cette conférence n’ait pas lieu. » »
Elle penserait à l’opposé que ce serait tout à fait son droit, mais la réalité est que Sylviane Agacinski, traitée d’« homophobe notoire » s’est toujours déclarée en faveur du Pacs et du mariage homosexuel.
Il est aussi fait état d’un contexte d’homophobie décomplexée alors que l’Assemblée nationale vient de voter la PMA pour toutes et que de façon générale pécus vulgaris subit un matraquage permanent allant plutôt dans le sens inverse…
Quant aux sondages sur le sujet, comme le montre l’Express, ils aboutissent à des résultats contradictoires, car tout dépend de la manière dont les questions sont posées.
Idem pour l’ifop ….
Concernant l’éducation des enfants, 82% des Français approuvent l’idée “qu’un père et une mère ont des rôles différents et complémentaires l’un de l’autre”. Ils sont également 83% d’accord avec l’affirmation “les enfants nés par PMA ont le droit d’avoir un père et une mère”.
L’enquête révèle la complexité du débat à venir, dans la mesure où 52% des personnes interrogées déclarent que les débats sur les questions sociétales de bioéthique auront plutôt pour conséquence de diviser les Français. Ils sont cependant 24% à considérer que le débat sur la PMA pour les femmes célibataires et couples lesbiens sera serein et apaisé dès maintenant, et 50% dans quelques années.