REZA

Le festival d’Art Photographique de Tulle débute le 2 novembre.
REZA en est l’invité d’honneur et il présentera son exposition intitulée « Rêves d’humanité ».
Ci-dessous quelques-uns de ses propos et quelques photos qui, elles, apparaissent  sur le blog mais n’apparaissent pas sur la notification par mail.

« Oui, la photographie peut changer le monde en passant par les êtres humains. Elle entre dans la conscience et l’inconscience des gens, elle crée des émotions, qui vont amener des actions et ainsi de suite.. C’est pourquoi je crois à la force de la photographie et de l’image.
Mon travail, depuis 40 ans, c’est pour une grande partie d’être présents dans des endroits de conflit, des camps de réfugiés, dans des lieux et à des moments où l’humanité souffre. La photographie peut être un très bon élément pour raconter l’histoire de ces personnes, mais je me suis tout de suite demandé : « et si eux, ils avaient les moyens, en termes de matériels et de formation, en termes d’impact aussi sur leur propre vie au sein de leur communauté, de raconter eux-mêmes leur histoire ? » C’est ce qui m’a amené à former un maximum de gens, beaucoup de femmes et de filles notamment, pour qu’ils deviennent eux-mêmes acteurs de leur destin au lieu de rester des victimes passives.  »

Terrorisme intellectuel à l’Université

Valérie Toranian dans la Revue des Deux Mondes:
« Jean-Paul Sartre déclarait en 1965 : « Tout anti-communiste est un chien, je n’en démords pas ». En ces années de Guerre froide, le terrorisme intellectuel régnait. Spécialement au sein de l’université. L’influence du Parti communiste dans les départements de sciences humaines était devenue hégémonique dès l’après-guerre. S’opposer idéologiquement au marxisme, c’était « faire le jeu de l’ennemi », c’est-à-dire du « capitalisme et de l’impérialisme américain ». Aux marxistes succédèrent, à partir des années soixante, les maoïstes, les structuralistes, et enfin les déconstructionnistes.
Depuis quelques années, l’université est la proie des courants décoloniaux, indigénistes, néo-féministes et transgenres qui, quelles que soient leurs divergences, vomissent mêmement « l’État raciste, sexiste, homophobe » et toutes les structures bourgeoises et réactionnaires qui en sont les laquais… Leur représentativité est faible. Leur influence énorme. L’université a toujours tremblé devant les gauchistes. Elle panique aujourd’hui devant les tenants du morcellement identitaire et des droits des minorités qui représentent dorénavant en France le camp du bien progressiste.
Une nouvelle tyrannie est en marche
Dernière victime de cette peur qui paralyse l’institution, la philosophe Sylviane Agacinski. Elle devait tenir une conférence sur « L’être humain à l’époque de sa reproductibilité technique », le jeudi 24 octobre à l’Université Bordeaux Montaigne.
Il aura suffi d’un communiqué signé par Solidaires Étudiant·e·s, GRRR (Collectif étudiant anti-patriarcat), Riposte Trans (Collectif trans et non-binaire), Mauvais Genre-s (association rattachée au Master en Études sur le Genre de l’UBM), Wake-Up ! (Association des jeunes et étudiant·e·s LGBT+), pour que la direction de l’université annule la rencontre.
Ces associations reprochent à l’université d’accueillir « une homophobe notoire » ; « dans un contexte d’homophobie et de transphobie décomplexées (médias, manifestations anti-PMA, agressions, refus de la PMA aux personnes transgenres…), il est dangereux et inconscient que l’université offre une tribune à une personne aux discours dignes de la Manif pour tous. Nous appelons les étudiant-e-s à se mobiliser contre la venue de cette conférencière au sein de leur lieu d’étude et mettrons tout en œuvre afin que cette conférence n’ait pas lieu. » »

Hujar

Le Jeu de Paume consacre une importante exposition au photographe américain Peter Hujar.
La vie et les images de Peter Hujar (1934-1987) sont inséparables de la ville de New York. Indépendant par nature, volontiers combatif, cultivé et très bien introduit dans le milieu artistique, Hujar évoluait au sein d’une scène avant-gardiste faite de danseurs, de musiciens, de plasticiens et de travestis. Son accomplissement en tant que photographe fut contemporain de l’évolution et de la visibilité du mode de vie gay entre 1969 — date des émeutes de Stonewall — et la crise du sida dans les années 1980.
Les reproductions qui suivent sur le blog n’apparaissent pas dans la notification par mail.

Tesson Munier

Cette vidéo mérite vraiment l’attention car elle nous parle de vérités fondamentales.
Tesson partage avec nous son mysticisme face à la nature et nous rappelle des réalités dont nous devrions être tous imprégnés et des beautés que nous devrions tous rechercher.
« Cette vision [de la panthère], qui semble descendue du ciel vous ramène au plus profond de vous-même »

 

Migration, la vérité

François Héran éminent et peu contestable Universitaire , dans le journal  le Monde.
« La France est en passe de devenir « le premier pays d’Europe pour la demande d’asile »… Il est urgent de « réduire son attractivité »… Il faut mettre fin à « l’appel d’air »… Il faut « revoir » l’aide médicale d’Etat et le regroupement familial… Il est temps de « balayer les bons sentiments » pour « sortir du déni », etc. Autant de commentaires qui ont fleuri, au sein de la majorité et à droite, à la suite du discours du président de la République devant les députés et sénateurs de son parti, le 16 septembre, appelant à « regarder le sujet de l’immigration en face.
La France est loin, très loin, d’être le premier pays d’Europe pour la demande d’asile.
Le problème est que le diagnostic initial est faux. La France est loin, très loin, d’être le premier pays d’Europe pour la demande d’asile. Je me contenterai ici de synthétiser les données que j’ai présentées le 17 septembre à la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale devant une quarantaine de députés. Raisonner en chiffres absolus n’a aucun sens quand il s’agit de comparer des pays de taille inégale et de richesse variable. C’est aussi absurde que de comparer le prix des appartements sans tenir compte de leur surface. Que dirait-on d’un dirigeant politique qui brandirait les chiffres bruts du PIB pour affirmer que les Français sont plus riches que les Suisses, alors qu’il suffit d’utiliser le PIB par habitant pour découvrir qu’il n’en est rien ? Telle est la grossière erreur que l’on commet quand on mesure le poids de la demande d’asile sur les pays d’Europe en maniant uniquement le nombre absolu de demandeurs.
Certes, dans la période récente, de juillet 2018 à juin 2019, la France a enregistré 115 400 demandes d’asile nouvelles, un chiffre qui se rapproche des 152 500 dénombrées en Allemagne. Elle occupe ainsi le deuxième rang du tableau européen, devant l’Espagne (83 000) et la Grèce (66 000). Il est non moins vrai que, de janvier 2017 à juin 2019, la demande d’asile a baissé de 50 % en Allemagne et progressé de 25 % en France. Cette évolution préoccupe à juste titre les organismes français chargés d’accueillir les nouveaux venus ou d’instruire les demandes d’asile. Mais cela ne justifie en rien les arguments brandis ces derniers jours. Il faut replacer cette tendance récente dans l’ensemble de la « crise de l’asile » et, pour cela, passer des chiffres bruts aux chiffres relatifs.
Pas à la hauteur de la situation
Les pays se classent tout autrement quand on prend la peine de calculer le nombre annuel de demandeurs d’asile par million d’habitants. Arrivent en tête les pays méditerranéens les plus exposés, astreints au règlement Dublin [attribuant la responsabilité de l’examen de la demande d’asile d’un réfugié au premier pays qui l’a accueilli] : Chypre (13 240 demandeurs par million d’habitants), la Grèce (6 100), Malte (5 760). La France est loin derrière, au 11e rang, avec 1 730 demandeurs par million d’habitants. Si, de surcroît, l’on neutralise les écarts de PIB, alors la France, vu sa population et sa richesse, reste très moyennement affectée par la demande d’asile : elle recule au 15e rang des pays d’Europe. Plus bas encore si l’on prend en compte l’étendue du territoire national.
Ce bilan sur les douze derniers mois se vérifie a fortiori depuis 2015, tant la France a fait le dos rond au plus fort de la crise. Tout en saluant les efforts de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) et de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), ainsi que la décision d’ouvrir la porte de l’asile aux migrants du Calaisis ou des boulevards parisiens, il faut reconnaître que l’engagement de la France n’a pas été à la hauteur de la situation.
Les faits sont là : elle n’a jamais fait partie des pays d’Europe qui croulent sous le poids des demandes d’asile, y compris dans la période récente. Les 400 000 demandeurs enregistrés sur notre sol depuis janvier 2015 ne représentent que 10 % du total européen et, sous l’hypothèse que tous seraient restés en France, ils n’ont accru notre population que de 0,6 % (contre 2 % en Allemagne et 0,8 % dans l’Union européenne des Vingt-Huit). Tout au long de la crise, l’Allemagne a pris bien plus que sa part de l’accueil, et ce avant même l’appel d’Angela Merkel – qui n’a pas ouvert les vannes mais accompagné un mouvement déjà en cours. La Suède et l’Autriche, suivies des Pays-Bas, ont subi le choc initial. L’Italie a pris sa part en 2016-2017. De nos jours, grâce au règlement Dublin, nous nous défaussons sur les Etats européens de la Méditerranée orientale. Un accord est en cours avec l’Italie pour promouvoir une juste répartition des migrants en Europe ? Il était temps !
Des attraits dans la moyenne
A l’échelle de l’Europe, vu notre population et notre économie, nos cris d’orfraie sur l’intolérable pression de la demande d’asile sont éloignés des faits et, pour tout dire, franchement indécents. On se fourvoie quand on imagine que des facteurs d’attraction exceptionnels, comme l’Aide médicale d’Etat ou le regroupement familial, mettraient notre pays en première ligne. Nos attraits se situent dans une honnête moyenne, sans plus.
Si l’on passe maintenant de la demande d’asile aux décisions positives de protection, toujours par million d’habitants, la France recule au 17e rang des pays européens – un rang confirmé quand on tient compte des écarts de PIB et qui recule quand on considère l’étendue du territoire. Population, richesse, superficie : tels sont, avec certaines données du marché du travail, les éléments-clés des fameuses « capacités d’accueil » qu’il faudrait prendre en compte, disent certains, pour fixer les quotas d’immigration ajustés à nos besoins. Ont-ils seulement réfléchi au fait que cette mesure, si on la généralisait en Europe, loin de réduire la part de la France dans l’accueil de l’immigration, aboutirait à l’accroître ?
Tout a été fait pour contenir ces flux. Impossible, désormais, de les réduire sans attaquer le noyau des conventions internationales.
La montée de l’asile n’est pas tout. J’ai présenté à la commission des affaires étrangères la distribution des titres de séjour depuis quinze ans, en soulignant la seule hausse notable : celle des étudiants internationaux, qui se situe cependant très en deçà des niveaux britanniques. La migration de travail, malgré une hausse récente, reste faible à l’échelle internationale. Stable aussi est la migration familiale, qui régularise les situations après de longues années d’attente, au détriment de la santé et de l’intégration. Tout a été fait pour contenir ces flux. Impossible, désormais, de les réduire sans attaquer le noyau des conventions internationales, qui font partie de notre contribution au patrimoine juridique mondial. L’ensemble de ces nouveaux titres de séjour, réfugiés compris, augmente chaque année la population française de 0,4 %.
La « peur de la peur »
On me demande souvent si le président de la République et son gouvernement sont au courant de ces données. Je l’ignore. Mais j’imagine mal qu’un ancien inspecteur des finances ne sache pas mener des comparaisons internationales dans les règles. Reste à savoir pourquoi, devenu président, il s’abstient de toute pédagogie à ce sujet, laissant de facto le champ libre à la démagogie des ultras. Est-ce la crainte d’être inaudible ? Est-ce la conviction, si répandue chez les politiques, que toute pédagogie est vaine, tant les gens sont réputés incapables de comprendre ? Ou bien la « peur de la peur », c’est-à-dire la peur de s’attirer les foudres d’une opinion publique qui a elle-même peur de l’avenir et trouve plus simple de s’en prendre aux « étrangers » les plus visibles (physiquement et religieusement) ? En écartant les données de base de l’immigration au profit d’une politique d’opinion, on risque d’offrir à Marine Le Pen une reddition en rase campagne électorale – le contraire du but recherché. Ecoutons l’avertissement toujours actuel de Rousseau : « La domination même est servile quand elle tient à l’opinion, car tu dépends des préjugés de ceux que tu gouvernes par les préjugés. »
« Aujourd’hui, le déni, c’est de refuser de regarder en face la composante migratoire de nos sociétés. C’est de faire croire au peuple qu’un retour au passé est possible »
Les sondages ? Il y aura toujours une majorité de l’opinion publique pour juger que les autres sont de trop. Du temps de Malthus, c’étaient les pauvres ; aujourd’hui, ce sont les étrangers. Souvent, ce sont les deux. Le vrai débat n’est pas de savoir s’il y a « trop d’étrangers » en France. Il est de savoir pourquoi l’on évacue les données de base de l’immigration en esquivant la question majeure de l’intégration, dont les données de l’OCDE soulignent l’ampleur. « Macron veut en finir avec le déni », titre un quotidien du matin [Le Figaro du 18 septembre]. Mais aujourd’hui, le déni, c’est de refuser de regarder en face la composante migratoire de nos sociétés. C’est de faire croire au peuple qu’un retour au passé est possible, dans le repli sur soi. C’est d’opposer la politique à la morale, l’éthique de responsabilité à l’éthique de conviction, alors que les deux sont inséparables. C’est de remplacer l’analyse de fond par des arguments sur les personnes, en criant haro sur le « bobo ».

Kevin Carter

Autre photographe illustre, Kevin Carter, dans les années 1990, fonde avec Ken Oosterbroek, Joao Silva et Greg Marinovich le groupe de photojournalistes « Bang-Bang Club », une association qui leur permet d’unir leurs forces dans le but de documenter les dernières heures de l’apartheid et de couvrir la période de transition que connaîtra le pays. Ils se fixent alors pour mission de recueillir des témoignages visuels des exactions commises en Afrique du Sud. Leur histoire est adaptée au cinéma en 2010, dans Bang-Bang Club.
En 1993, accompagné de son ami Joao Silva, il se rend au Soudan pour montrer l’horreur de la guerre civile soudanaise et de la famine qui frappent le pays. Certains des clichés de Carter feront le tour du monde, notamment la célèbre image prise à Ayod au Soudan en 1993, dite « La fillette et le vautour » qui montre un enfant soudanais affamé, observé non loin par un vautour (voir ci-dessous). La photo lui vaudra le prix Pulitzer, mais également une controverse très virulente et des accusations mensongères, sur les conditions dans lesquelles elle a été prise.
Le 18 avril 1994, son ami Ken Oosterbroek meurt d’une blessure par balle (probablement un tir ami des Casques bleus durant un reportage dans le township de Thokoza). Carter, accro à un sédatif, couvert de dettes et souffrant de dépression suite aux scènes de guerre et d’atrocités dont il a été témoin, choisit de se donner la mort. Le matin du 27 juillet 1994, il se suicide par empoisonnement au monoxyde de carbone dans sa voiture au milieu du désert1. Il avait 33 ans. Il laisse un mot :
« I am depressed… without phone… money for rent… money for child support… money for debts… money!!!… I am haunted by the vivid memories of killings and corpses and anger and pain… of starving or wounded children, of trigger-happy madmen, often police, of killer executioners… I have gone to join Ken if I am that lucky. » (cf Wikipédia)
La photo qui suit n’apparait pas dans la notification par mail

Ruralité

FOG dans son éditorial du Point:
« La France sera-t-elle toujours la France quand ses derniers villages auront été vidés, ses églises vendues, toutes ses fermes abandonnées pour être remplacées par des structures automatisées et digitalisées? L’affaire n’est pas seulement sociale, écologique, économique. Elle est identitaire, j’allais dire métaphysique. Quand, après le final du requiem pour les paysans, sonneront les ultimes notes de leur glas, on pourra toujours chercher les racines du pays, elles auront disparu à jamais, emportées par la déshumanisation et la révolution numérique. »

Vive le « progrès »! Merci les « progressistes »!

Attentat

Tout ça fait froid dans le dos!
L’analyse de Polony à Sud Radio:
« Quatre personnes sont mortes hier à la préfecture de police de Paris. Et l’on sent pour l’instant la plus grande confusion sur cet événement.
C’est cela qui est le plus frappant. Bien sûr, tout le monde répète qu’il faut attendre les résultats de l’enquête, qu’il faut être prudent, mais à chaque fois, les interrogations sont les mêmes et les mécanismes qui se mettent en branle sont parfaitement similaires. Premier point, à l’annonce de l’attaque, les rumeurs se diffusent, certains intervenants, sur les réseaux sociaux ou dans le monde politique, exigent qu’on divulgue l’identité du suspect, comme si les autorités étaient soupçonnées de vouloir cacher quelque chose. Puis, très rapidement, l’opinion va se scinder entre ceux qui disent que cet homme est un dérangé, et les autres qui considéreront que c’est une façon de minimiser le risque terroriste.
Mais alors, il faut dire quoi ? Que c’est un fou ou que c’est un terroriste ?
On attend évidemment d’en savoir plus. Mais une chose est certaine : d’après les premiers éléments de l’enquête, l’homme s’était converti à l’islam il y a dix-huit mois. Sans même accorder le moindre crédit aux rumeurs, pour l’instant non étayées, qui disent qu’il refusait de serrer la main des femmes, on peut faire quelques remarques sur cette conversion. Evidemment, certains vont immédiatement hurler qu’on stigmatise l’Islam, mais on est obligé de constater que cette religion attire des gens déséquilibrés, en recherche d’identité, des gens potentiellement fragiles. Et les pratiques rigoristes de l’Islam attirent ceux qui ont besoin de se trouver des cadres. C’est la grande victoire des islamistes : les déséquilibrés basculent en se raccrochant aux images et aux slogans de ces islamistes. Ils ont créé un modèle. Et c’est pour cela que se demander si les tueurs sont des fous ou des terroristes n’a aucun sens. Ces catégories ne s’excluent pas. A ceci près que dans le cas présent, on ne sait pas encore si on est dans ce cas de figure ou dans un règlement de compte professionnel, une problématique personnelle. »

De la gouvernance

« Qui n’a pas en lui-même un principe supérieur à soi jouit d’une grande plasticité. Le plus difficile, c’est de se faire à une situation où l’on se trouve gouverné par une génération qui n’a rien connu de grand- et qui n’a même rien connu du tout. Une génération qui n’a jamais eu faim, ni soif, qui n’a jamais eu peur, qui n’a pas eu de grands rêves et qui n’a jamais vu un mort. On ne choisit pas sa date de naissance »
Régis Debré « La société des individus est à bout de souffle » Revue des deux mondes octobre 2019

De l’alimentation

« La responsabilité individuelle, celle qui permet de faire des choix informés, s’efface ou se dilue dans le magma des préconisations collectives.
Je revendique cette manière d’être, mes choix alimentaires sont simples, dictés par le plaisir de manger, de boire, selon des principes que m’ont inculqué mes parents : faire ma cuisine avec des produits de saison, le plus possibles locaux, ne jamais gaspiller, me goinfrer, savoir alterner des repas généreux avec des temps de jeûne ou de plats simples : pasta, riz, légumineuses… Tout est question d’équilibre, et non d’application mécanique de conseils généralistes.
Bref, la viande et la charcuterie sont dans le collimateur des grands maîtres de la Santé Publique, je suis de ceux qui ont toujours pratiqué une consommation raisonnable de ces chairs ; je n’entre pas ici dans le débat : il faut moins manger de viande pour sauver la planète qui, là encore mélange joyeusement l’élevage intensif avec l’élevage à l’herbe. »
« De nombreux pays conseillent de limiter la consommation de viande rouge et de charcuterie pour prévenir cancers et maladies du cœur mais, dans de nouvelles consignes, un panel de chercheurs de sept pays a remis en cause, lundi 30 octobre, ces recommandations.
Ces chercheurs indépendants, qui ont procédé à un réexamen de dizaines d’études, conseillent « aux adultes de continuer leur consommation actuelle de viande rouge », c’est-à-dire une moyenne de trois à quatre portions par semaine en Amérique du Nord et en Europe. Même consigne pour la charcuterie, selon ces recommandations parues lundi dans la revue Annals of Internal Medicine, publiée par l’American College of Physicians. »
« Ils disent que les recommandations qui font généralement autorité ne font pas assez valoir que le risque absolu reste faible, et qu’il reste très difficile d’isoler l’effet d’un aliment particulier sur toute une vie, de multiples causes autres que le régime alimentaire pouvant influer sur la santé. »
Jean Berthomeau
Pour John Ioannidis, professeur de médecine à Stanford et grand critique des études sur l’alimentation, « la façon dont les épidémiologistes promeuvent avec ferveur l’existence de bons et mauvais aliments depuis des années nous a détournés de messages plus simples et plus importants, tels que la nécessité de manger avec modération et de ne pas devenir obèses ». Il faut « être honnête lorsque les preuves sont de très faible qualité », dit-il à l’Agence France-Presse.