« États-Unis. Novembre 2016. Un magnat de l’immobilier gagne les élections présidentielles. Narcissisme, ignorance, grossièreté, brutalité : il coche toutes les cases. Un mot revient en boucle pour qualifier le personnage : vulgarité. »
Comme de nos jours les grands chefs de cuisine ont été érigé en grands penseurs des temps modernes, que les critiques gastronomiques se piquent de philosophie, qu’Onfray, Houellebecq et autres graphomanes se vautrent dans la vulgarité tels des porcs dans le lisier, que les sociologues patentés se sont à jamais discrédités dans leurs bafouilles indignes sur les gilets jaunes, que le fric-roi ruisselle sur une poignée de privilégiés, que la communication a remplacé la réflexion, que le Medef ose inviter une ignare qui n’a jamais rien fait de ses dix doigts, que Mélenchon éructe, que le moi je s’impose, que le chacun pour soi occupe tout l’espace, que le ce n’est pas de ma faute dégouline, que le faux-luxe à la Bernard Arnault nous domine, que les grands prédateurs de la distribution et de l’agroalimentaire font semblant de compatir sur le triste sort des producteurs de minerai, que comme l’écrit Catherine Bernard « nous, vous, moi continuons à prendre l’avion comme nous allons promener le chien, goûtons aux fruits exotiques comme si on les cueillait sur l’arbre, mettons la capsule dans la machine à café comme un timbre sur une lettre », que nous brûlons nos dernières cartouches avec la désinvolture d’un Gainsbourg, j’ai décidé d’entrer en guerre contre la vulgarité.
Posture, imposture, dictature des médiocres, le paraître, l’indécence des élites, la déliquescence d’une gauche qui n’a plus que sa bonne conscience en bandoulière, la grossièreté, le sans-gêne :
« Au surplus, le pouvoir que donne l’argent et la fascination qu’il exerce sur autrui portent à certains travers : l’égocentrisme, la vanité, la prétention ou encore le sans-gêne impoli et grossier »
Bertrand Buffon. Vulgarité et modernité chez Gallimard