« Ce déni de justice, ce tort extrême de la nature, laquelle par l’apparence d’une surface, par une ombre, un fantôme, un songe, un enchantement circéen mis au service de la génération, nous donne l’illusion trompeuse de la beauté. Une beauté qui tout ensemble vient et passe, naît et meurt, fleurit et se fane : elle n’est belle qu’un très court moment, et au dehors, car au-dedans elle ne contient de vrai et de durable qu’une cargaison, un magasin, un entrepôt, un marché de toutes les malpropretés, toxiques et poisons qu’a jamais pu engendrer cette marâtre nature… »
Mois : mars 2019
Hegel
Comment, poursuit Hegel, le ministère n’a-t-il pas prévu que les « représentants du peuple » à l’assemblée seraient les partisans les plus acharnés du régime des privilèges, ceux qui ont l’intérêt le plus évident à défendre leurs pouvoirs et leurs profits, et que le peuple était bien trop aliéné par cette tradition séculaire pour ne pas prendre ses exploiteurs pour ses défenseurs naturels ?
Hegel
Aussi fermement que s’établit pour elle l’opposition du vrai et du faux, l’opinion a également coutume par ailleurs d’attendre, soit qu’on prouve, soit qu’on contredise un système philosophique donné, et de ne voir dans une déclaration et explication liminaire sur ce genre de système que l’une ou l’autre de ces positions. Elle conçoit moins la diversité de systèmes philosophiques comme le développement progressif de la vérité qu’elle ne voit dans cette diversité la seule contradiction. Le bourgeon disparaît dans l’éclosion de la floraison, et l’on pourrait dire qu’il est réfuté par celle-ci, de la même façon que le fruit dénonce la floraison comme fausse existence de la plante, et vient s’installer, au titre de la vérité de celle-ci, à la place de la fleur. Ces formes ne font pas que se distinguer les unes des autres : elles se refoulent aussi comme mutuellement incompatibles. Mais, dans le même temps, leur nature fluide en fait aussi des moments de l’unité organique au sein de laquelle non seulement elles ne s’affrontent pas, mais où l’une est aussi nécessaire que l’autre, et c’est cette même nécessité qui constitue seulement alors la vie du tout.