C’est la promesse de la découverte fondamentale réalisée dans un laboratoire de l’université Paris-Diderot. Un catalyseur à base de fer permet à la molécule de CO2, dissoute dans un liquide, de perdre progressivement ses atomes d’oxygène qui sont alors remplacés par des atomes d’hydrogène pour former du méthane.
Du carburant à partir de la lumière du Soleil !
BIOMIMÉTISME. L’article paru lundi 17 juillet 2017 dans Nature a tout pour exciter. Ses coauteurs Heng Rao, Luciana C. Schmidt, Julien Bonin et Marc Robert du laboratoire d’électrochimie moléculaire de l’université Paris-Diderot – Sorbonne Paris-Cité y démontrent comment, sans autre apport d’énergie que la lumière solaire, à pression et température ambiantes, la molécule de dioxyde de carbone (CO2) subit une transformation radicale pour donner du méthane (CH4). “Il s’agit de recherche fondamentale, mais ce que nous avons mis en évidence est prometteur, expliquent Julien Bonin et Marc Robert. Nous avons mis au point un système liquide à plusieurs composants dans lequel le CO2 dissous se transforme progressivement en méthane grâce à la lumière solaire et à une molécule à base de fer qui permet d’accélérer la réaction.” Cette découverte emprunte beaucoup au biomimétisme puisque les chercheurs avouent s’être inspirés du rôle du fer comme constituant de l’hémoglobine permettant aux globules rouges de transporter l’oxygène dans le sang.
Autre piste
https://www.usinenouvelle.com/editorial/un-catalyseur-pour-transformer-le-co2-en-methane.
Un carburant carboné neutre en carbone ? Des chercheurs australiens de l’université d’Adelaïde y croient. Ils ont découvert un catalyseur capable de convertir du CO2 en méthane (CH4), soit, du point de vue du bilan carbone, la compensation exacte de la combustion d’une molécule de gaz naturel. Après avoir testé plus de 100 catalyseurs potentiels via une plate-forme du CSIRO, le CNRS australien, les scientifiques ont sélectionné un matériau fabriqué à partir d’un réseau organométallique au zirconium dopé au ruthénium. Le catalyseur affiche un taux de conversion de CO2 de 96 % et une sélectivité en méthane de 99 % tout en restant stable, revendiquent ses créateurs. Qui pointent des conditions de réaction à basse pression et à température modérée qui pourraient être maintenues par l’énergie thermique solaire. L’hydrogène nécessaire à cette méthanation pouvant être tiré d’une électrolyse de l’eau alimentée par du photovoltaïque, « un carburant neutre en carbone à base de CO2 [devient] une option viable », concluent les chercheurs.